Pas de lieux de rencontre, conditions de travail d'un autre âge : les enseignants se plaignent de leurs locaux professionnels, alors que s'élabore le lycée du XXIe siècle.

Violence, massification, incompréhension,... Comment peut-on encore avoir envie de devenir professeur ? Comment peut-on continuer à l'être , En s'adaptant, tant bien que mal, explique Agnès van Zanten, du CNRS. Quitte à prendre quelques libertés...

Plus que la violence mise en avant par la récente agression d'un professeur, ce sont les conditions de ce métier de contact qui en rendent l'exercice difficile.

Seuls pour préparer, seuls pour enseigner, seuls pour corriger. Les enseignants se sentent de plus en plus solitaires. Une solitude liée à la sacro-sainte liberté pédagogique, mais aussi aux restrictions budgétaires et à la fin des IUFM et des documents d'accompagnement. Des circonstances aggravantes dans un métier de plus en plus difficile, voire à risques.

En visite à Helsinki le 16 août 2011, le ministre de l'éducation nationale Luc Chatel a attribué les succès du système scolaire finlandais à sa ″modernité″, à la ″grande autonomie″ de ses établissements et au mode de recrutement de ses professeurs. Des observations censées cautionner les choix français, notamment en matière de coupes budgétaires.

Cafouillage, absence de concertation : les annonces de Luc Ferry et de Xavier Darcos sur les réductions d'effectifs ont exaspéré les enseignants.

Professeur à l'ancienne, Lise Bonnafous, qui avait une haute idée de sa mission, vivait mal la contestation de son autorité et le poids du syndicat majoritaire dans son lycée. Le 13 octobre 2011, elle s'est immolée devant ses élèves. Enquête.

Par mesure d'économie, les nouveaux enseignants sont catapultés dans les classes sans y avoir été préparés. Payés 1 500 euros par mois pour 15 à 18 heures de cours par semaine, ils rament.