La démocratie américaine fonctionne-t-elle encore ?

Fiasco égyptien, rétropédalage syrien, couverture santé qui cafouille sur fond d'images de vacances chic... En pleine crise, le Président a beaucoup perdu de son aura auprès des Américains ces dernières années.

Le président américain avait promis de fermer le centre de détention d'ici au 22 janvier 2010. Son ministre de la Justice vient pourtant d'annoncer que ce délai risque de ne pas pouvoir être respecté.

Un peu plus d'un an après l'élection historique d'un premier président noir, la droite la plus conservatrice se fait entendre. De plus en plus véhémente, elle multiplie les manifestations et bénéficie d'un réseau de militants bien structuré. De nouvelles figures comme Sarah Palin ou Glenn Beck en profitent pour s'imposer et plonger plus encore le Parti républicain dans une crise d'identité dont il ne se remet pas.

Fermeture du centre de détention de Guantanamo, réforme de la santé, nouvelle stratégie en Afghanistan... Sur tous ces fronts, les délais fixés par le président n'ont pas été respectés.

Un an après son élection, le locataire de la Maison-Blanche a bien du mal à tenir ses promesses. La faute en revient au fonctionnement des institutions et à un Congrès récalcitrant, estime l'écrivaine Anna Quindlen.

Comme son prédécesseur démocrate, l'actuel locataire de la Maison-Blanche doit composer avec les républicains.

Après l'adoption, la semaine dernière, d'un budget raboté, l'éditorialiste Paul Krugman dénonce l'inutilité de discussions bipartites et appelle à un sursaut des démocrates.

Pour tenter d'arrêter les gros bonnets mexicains, les douanes américaines ont eu l'idée saugrenue de laisser passer des milliers d'armes de gros calibre. Une opération qui a fini par échapper à tout contrôle.

Taux de chômage record, creusement des inégalités, coupes budgétaires, dirigeants politiques impopulaires... Les ferments de l'indignation sont là, pourtant le pays ne se mobilise pas.

Appel à un retrait rapide des troupes d'Afghanistan, critique de l'intervention en Libye... Les candidats à l'investiture républicaine n'hésitent plus à afficher des positions isolationnistes.