Le président américain annule des mesures d'assouplissement prises par Barack Obama. Ce retour de bâton n'aura pas plus d'effet sur le régime que n'en aura eu la politique du dégel.

Il vivait dans l'ombre de Fidel, on le surnommait le "petit frère". Mais qui est vraiment Raul Castro, l'homme qui a fait la paix avec l'Amérique ? Veut-il faire sortir l'île tropicale du communisme et surtout parviendra-t-il à soustraire sa famille au jugement de l'histoire ?

L'Union européenne a décidé de revoir sa « position commune » qui, depuis 1996, prévoit le gel de ses relations avec Cuba. Un mouvement similaire de détente vis-à-vis de l'île semble se dessiner de l'autre côté de l'Atlantique. Le 11 octobre 2014, un éditorial du très influent « New York Times » enjoignait ainsi à Washington d'en finir avec l'embargo imposé à l'île depuis... 1962.

Le 17 décembre 2014, La Havane et Washington annonçaient le rétablissement de leurs relations diplomatiques. « Cela ne veut pas dire que le problème principal est résolu », a observé le président cubain Raul Castro lors de son allocution télévisée. Demeure en effet la question de l'embargo, que seul le Congrès américain peut lever. Depuis bientôt cinquante-trois ans, celui-ci étrangle l'économie de l'île.

Le président américain ira à La Havane les 21 et 22 mars 2016, dans le cadre du processus de rapprochement entrepris depuis l'été 2015. Mais cette visite historique au pays des Castro ne fait pas l'unanimité outre-Atlantique.

En décidant de rouvrir l'ambassade des Etats-Unis à La Havane, Barack Obama a suscité un tollé dans les rangs des républicains. Pour eux, il ne s'agit pas tant de manifester leur opposition au régime castriste que de défendre la mainmise de Washington sur l'île.