Le séquençage de notre génome ouvre une révolution : celle de déterminer nos prédispositions à certaines maladies, comme les cancers. Mais cette médecine en plein essor pose de nombreux enjeux éthiques, actuellement discutés au Parlement. Enquête.

L'éthique clinique peut se penser comme une réflexion empreinte d'incertitude et sur l'incertitude. Ses difficultés doivent être mises en lumière et discutées afin qu'elle puisse guider l'agir des soignants, que ce soit sur le plan scientifique ou humain, au bénéfice du patient. L'humilité, en tant que vertu intellectuelle et morale, est susceptible de favoriser une réflexion et une action de qualité.

En 1970, invité à s’exprimer devant des médecins et des infirmières, Donald W. Winnicott propose alors de repenser le soin et la pratique médicale à l’aune de ce qu’il va nommer le « care-cure » inspiré de son exercice de la cure analytique. Le soin n’est pas seulement guérison, il est aussi attention à l’autre. En temps d’épidémie, où la technique et le pharmaceutique peuvent parfois être mis au premier plan, n’est-ce pas le moment de réinterroger les fondements d’un soin qui soit aussi un humanisme ?

A qui profite notre santé ? Avant tout, à l'industrie médicale et pharmaceutique, quand les pouvoirs publics ne se donnent pas les moyens de préserver l'intérêt général. A Paris, deux chirurgiens dénoncent les liens ambigus entre médecins et fabricants. A Marseille, des patients accusent un dentiste d'avoir ravagé leur vie. A Melbourne, une mère prie pour que son bébé en sursis ait accès au médicament le plus cher du monde. Sommaire. Louis à tout prix : il peut sauver la vie de jeunes enfants, enquête sur le médicament le plus cher du monde.

Pour éviter de nouveaux scandales dans les salles d’opération, les législateurs sud-coréens ont adopté une loi imposant l’installation de caméras. Une décision applaudie par beaucoup, mais décriée par la presse médicale.

Les scientifiques sont rarement punis par leurs instituts, même quand leurs propos représentent un danger potentiel.

C'est un sujet tabou que personne n'a encore vraiment osé aborder dans le débat actuel : la réduction des dépenses de santé liée à l'accélération de la mort. Si le projet de loi ne peut se résumer à un calcul aussi choquant, des études économiques ont déjà été réalisées à l'étranger. En France, des parlementaires de gauche se saisissent de l'enjeu.