Un gouvernement de gauche doit-il agir comme il le fait avec les immigrés en situation irrégulière ? Qu'en est-il des conditions de reconduction ? Le dépôt de dossier était-il un piège ? Ces questions embarrassantes, l'Obs les a posées au conseiller de Chevènement, au moment où il est nommé délégué ministériel chargé du co-développement. Sami Naïr répond.

Tandis que le gouvernement réaffirme sa fermeté face aux irréguliers, des projections démographiques indiquent que la France pourrait être contrainte d'ouvrir à nouveau ses frontières.

"Avant de les connaître, j'étais indifférent. Après, j'étais différent", constate le père Coindé, curé de Saint-Bernard. Vingt-quatre mois après l'entrée des forces de l'ordre dans son église, la lutte continue pour ces irréguliers irréductibles, arc-boutés sur un objectif unique : la régularisation pour tous...

Tandis que l'Assemblée examine une nouvelle loi sur l'immigration, des milliers de sans-papiers risquent l'expulsion.

Le dur combat de Delphine pour garder en France auprès d'elle son délinquant de mari, d'origine algérienne, a ému les Tourangeaux. Pas le ministre de l'Intérieur.

Le jeune porte-parole des 300 Africains estime que la France a contracté une dette envers ses semblables, et demande au gouvernement de renoncer à l'incohérence. Citant Sartre et Rousseau, il en appelle à Jacques Chirac.

Le gouvernement a dû reculer devant l'ampleur du mouvement de protestation provoqué par l'article 1 de la loi sur l'immigration. Il a donc proposé, le 25 février, une nouvelle mouture de son projet. Au nom du Parti socialiste, Laurent Fabius a expliqué pourquoi, à ses yeux, les modifications proposées ne règlent rien. Voici l'essentiel de son intervention.

Appel à la désobéissance contre appel à la délation. Cela aurait pu n'être qu'une pétition comme les autres. Mais la protestation des cinéastes exprimait bien plus : la France refuse d'être vitrollisée.

Ce n'est qu'un avant-projet de loi. Mais il a de quoi alarmer. Et pas seulement la gauche. Les mesures préconisées par Jean-Louis Debré et la commission parlementaire suscitent des protestations même parmi les défenseurs des lois Pasqua.

De refuge en refuge, les 300 Africains de Saint-Ambroise ont atterri dans l'église Saint-Bernard, à la Goutte-d'Or. Et c'est avec l'accord de sa hiérarchie que le curé de la paroisse les protège.

La grève des sans-papiers n'aurait jamais dû devenir une affaire nationale. Entre le respect de lois inapplicables et le laisser-faire, il y avait une voie médiane : celle de l'intelligence, qui demandait de procéder cas par cas. C'est ce qu'avaient martelé les médiateurs.