En recul, les conservateurs cherchent soit à s'allier avec l'extrême droite, soit à s'inspirer de ses positions

Vienne prend la tête de l'Union européenne, alors que le chancelier Kurz gouverne avec le FPÖ

Ces frustrations multiples alimentent des mouvements populistes dont la force électorale ne cesse de grandir. Jean-Yves Camus fait le point sur les différents visages que le phénomène prend en Europe.

Le scrutin présidentiel du 22 mai 2016 a été remporté d'une courte tête par le candidat écologiste (50,3% des voix), devant le populiste Norbert Hofer (49,7%). Un vote qui ouvre de nouveaux horizons, estime ce quotidien viennois.

Le 22 mai 2016, Norbert Hofer, le candidat de la droite populiste autrichienne, a échoué sur le fil au second tour de la présidentielle. Le FPO reste pourtant le premier parti du pays. La faute à qui ? Aux sociaux-démocrates et aux démocrates-chrétiens, qui n'ont pas su répondre aux défis européens - crise des migrants, dette souveraine... -, écrit la "Süddeutsche Zeitung". Partout en Europe, le vote nationaliste progresse : en Hongrie, en Pologne, en Croatie..., mais aussi en Scandinavie, où les valeurs d'extrême droite séduisent la jeunesse.

Le 15 mars, les Néerlandais sont appelés aux urnes et le leader d'extrême droite Geert Wilders pourrait arriver en tête de ces élections (lire p.34). Plus que jamais, depuis le référendum sur le Brexit, les eurosceptiques ont le vent en poupe. Les leaders des partis extrémistes - Marine Le Pen en France, Frauke Petry en Allemagne, Matteo Salvini en Italie, Heinz-Christian Strache en Autriche et d'autres - entendent peser lors des prochains scrutins nationaux. Si l'Ukip stagne aujourd'hui au Royaume-Uni (p.36), il aura irréversiblement marqué l'Histoire.

La poussée enregistrée par le Front national à l'élection présidentielle en France ne constitue pas un phénomène isolé.

Autriche, Danemark, Hongrie, Finlande... Depuis un an, la crise des réfugiés provoque un essor des mouvements nationalistes, populistes et xénophobes dans de nombreux pays de l'Union européenne pourtant peu touchés par le chômage. Une inquiétante radicalisation électorale qui épargne, pour l'instant, le sud du continent.

Norbert Hofer qui échoue d'un cheveu à la présidentielle autrichienne, Marine Le Pen annoncée au second tour en France, la droite populiste au pouvoir en Pologne et en Hongrie. Que se passe-t-il en Europe ? Réponse du politologue Jean-Yves Camus.