Il y a 17 ans, le numéro 264-265 des "Cahiers" se demandait déjà : "Redoublements... Est-ce vraiment utile ?" Trente pages d'analyse qui se terminaient par des propositions alternatives, l'inefficacité de cette mesure bien française ayant été établie.

Peut-on être plus différents ? Condamnés à naviguer ensemble, le patron du PS et le plus gradé des éléphants ont pourtant conclu une alliance secrète.

Ce n'est pas une exécution, mais une dévitalisation. En neuf pages, le ministre du Travail éteint la réforme phare que la gauche avait mis cinq ans à installer.

Baisse de la population active, réforme des retraites, "fins de droits" qui disparaissent des statistiques... Le nombre des chômeurs devrait baisser. Mais les chiffres sont trompeurs.

Le projet de loi n'est qu'un prétexte, et les manifestations des profs et des élèves reflètent un malaise plus profond, que le ministre de l'Education nationale n'a su ni voir venir ni prévenir. C'est sans doute une des grandes leçons de ces journées où Fillon a dû faire face à la rue lycéenne.

En remettant en question la loi sur l'école, Robien cède aux plus conservateurs. Au risque de paralyser un peu plus le système.

Difficile d'imaginer deux hommes aussi différents. Autant le président est impulsif, brutal et franc de collier, autant le Premier ministre est calme, courtois, dissimulé. C'est leur opposition commune à Chirac qui les a rapprochés.

François Fillon, favorable à la suppression du poste de Premier ministre, a théorisé lui-même son effacement. Mais s'il veut exister, il devra, plus rapidement qu'il ne le croit, fixer des limites à la boulimie présidentielle.

Il y a huit jours, l'Elysée semblait calmer le jeu sur la réforme des régimes spéciaux. Soudain, dimanche, le Premier ministre oublie toute précaution : la réforme est prête. Il met au pied du mur les syndicats, la gauche et le président, qui s'exprimera la semaine prochaine.

Après une longue période de gestion technicienne de la science, notamment sous le mandat d'Hubert Curien de 1988 à 1993, François Fillon aborde en homme politique son role de ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

Fronde. Sur fond de guerre Copé-Fillon, l'ex-garde des Sceaux veut être députée de Paris.