Catastrophes écologiques, pandémies, hiver nucléaire, zombies... Les angoisses apocalyptiques font vendre. Producteurs et éditeurs l'ont bien compris, qui surfent sur notre peur de voir disparaître la civilisation pour nous vendre du retour brutal à la nature et du darwinisme à la sauce cannibale. Glaçant.

Ni survivalistes ni prédicateurs, les collapsologues entendent nous aider à nous préparer à l'effondrement. Car pour eux, les jeux sont faits. Notre civilisation va s'écrouler. Et seuls ceux qui s'entraident s'en sortiront.

Chaque année, le festival de Wasteland rassemble des milliers de participants décidés à dénoncer, avec humour et dérision, la fin annoncée de notre civilisation.

Cataclysmes, invasion d'extraterrestres, collision cosmique : les théories les plus folles circulent sur Internet. Mais pas de panique ! Prends donc le temps de lire ce dossier avant de te creuser un abri.

Les causes possibles d'un effondrement de notre système sont multiples : une transition écologique de plus en plus inquiétante, la biodiversité en danger, l'artificialisation de la Terre... Depuis quelques années, un nouveau mot fait florès : "collapsologie". Désormais nous savons, mais nous n'agissons pas. Pourquoi ? Rencontres avec la philosophe Corine Pelluchon et le chercheur Raphaël Stevens.

Une bactérie qui décime les orangers, les insectes qui disparaissent, des tornades de plus en plus violentes et fréquentes, les glaciers qui fondent... Les signes ne manquent pas qui peuvent légitimement inquiéter. C'est pourquoi de plus en plus d'intellectuels annoncent au clairent que nous sommes proches de la fin du monde ou de la fin de notre monde humain. Ces "collapsologues" se différencient-ils au fond des millénaristes de jadis ?

Sous la forme de la catastrophe, la crainte de la fin des temps s'est sécularisée et diffusée dans nos représentations politiques. En quoi cela change-t-il notre perception du monde commun, de l'avenir et de l'action ? Si le refus de l'apocalypse surplombe nos décisions, en quoi la politique reste-t-elle le lieu de notre liberté ?

Longtemps, on s'est consolé de l'injustice du monde en pensant à l'avenir et au salut. Mais à l'heure où les crises écologiques font craindre une disparition pure et simple du monde, et que celui-ci est tout ce qui nous reste, en l'absence d'au-delà, l'urgence prend le pas sur l'attente, l'accélération sur le progrès, et la consolation menace de disparaître.

Tout semble aujourd'hui être "apocalyptique", des tourments des voyageurs lors d'une grève des transports à l'annonce d'une catastrophe écologique. Mais comment s'est forgé le genre apocalyptique ? Quelle est la différence entre le prophète et l'apocalypticien ? Et comment s'articulent apocalypse et histoire ?