Le ministre commence les vraies coupes budgétaires. De quoi énerver ses amis.

Alors que certains sont assommés d'impôts, petits et grands privilèges continuent de prospérer : régimes spéciaux, comités Théodule, EDF... Notre enquête.

Le redressement des finances publiques s'est poursuivi en 2014, mais à un rythme nettement plus lent qu'en 2013. Le déficit public n'a baissé que de 0,1 point - après 0,7 point en 2013 - pour s'établir à 4,0% du produit intérieur brut (PIB). L'amélioration du déficit public provient surtout de celui des administrations publiques locales. La dette publique, quant à elle, poursuit sa croissance à un rythme comparable aux années précédentes : elle s'établit à 95,6% du PIB.

Les finances publiques sont en crise. Les premières difficultés sont apparues dans la seconde moitié des années 1970. Elles ont conduit les Etats à remettre en cause les postulats traditionnels de leur politique budgétaire et financière. Cette transformation a d'abord concerné la réévaluation des interventions de l'Etat, puis elle s'est étendue aux modes de gestion publique. Ainsi, la culture de la performance, fondée sur une logique de résultats et non de moyens, a pénétré les finances publiques de nombre d'Etats dans le monde.

Depuis trente ans, les gouvernements ont laissé filer les déficits de la dette. Ce ne sont pourtant pas les alertes qui ont manqué.

L'Etat français est-il en faillite ? Quel est l'état réel de la dette ? Doit-on s'inquiéter des déficits publics récurrents ? Autant de questions qui engagent l'avenir du pays.

Préserver la croissance... et la majorité plurielle ! Comment gagner ce pari impossible ? On ne touche pas à l'outil de travail et on allège la taxe professionnelle, mais on cogne sur l'ISF et l'assurance vie...

Pour bon nombre de députés et de patrons, les responsables de la crise, ce sont les technocrates du ministère des Finances, qui, depuis 1983, imposent leur diktat à l'économie française. Et d'abord le directeur du Trésor, Jean-Claude Trichet, apôtre du franc fort.

Ils sont à peine 300 à porter ce titre : inspecteur des Finances. Parce qu'un jour ils sont sortis dans les tout premiers de l'ENA. Sans avoir à prouver ni leur courage, ni leur capacité de gestionnaires, ni leur charisme, ils se retrouvent à la tête de l'Etat ou de grandes entreprises. Pour quelques succès, combien de désastres... Avec Ghislaine Ottenheimer, auteur des "Intouchables", à paraître prochainement chez Albin Michel, un voyage au coeur d'une "armée secrète" enfin démasquée.