Sans doute est-il indispensable de revenir périodiquement à l'oeuvre de Gustave Flaubert. Car celui qui, selon le mot de Barthes, "a constitué définitivement la littérature en objet" marque une étape décisive dans l'histoire de notre modernité. Oeuvre-monument, oeuvre-continent, dont bien des aspects, malgré les lectures de Blanchot et de Genette, de Sartre et de Bourdieu, malgré les riches travaux qui l'ont envisagée d'un point de vue narratologique, sémiologique ou poéticien, restent encore à explorer.

Le Théâtre de la Ville aura débuté (du 26 septembre au 10 octobre 2017) et clos la saison dernière (du 21 juin au 11 juillet 2018) avec une adaptation par Jérôme Deschamps de l'oeuvre ultime de Flaubert. Le spectacles s'annonçait aussi alléchant que risqué. On se demandait pourquoi le père des Deschiens voulait faire entendre à nouveau les deux étonnants copistes. Et comment il allait 'y prendre pour porter à la scène un roman qui semble à première vue se prêter si peu à une interprétation théâtrale. Les questions et perplexités ont été vite balayées et le succès fut au rendez-vous.

D'emblée, Flaubert fait du narrateur de « Bouvard et Pécuchet » une coquille vide, titillant la bêtise qui est en chacun de nous.

Emma Bovary se nourrissait de rêves et de clichés romantiques pour combler une vie faite d'insatisfaction. Flaubert y a dépeint les ravages de l'ennui et de la bêtise ordinaire, mais il était aussi sujet à des crises d'épilepsie : ses hallucinations l'auraient fait réfléchir sur la force des réalités imaginaires...

Les neuroscientifiques identifient au moins trois problèmes de fonctionnement mental qui, malencontreusement combinés, donnent des résultats calamiteux. Découvrons-les à travers l'oeuvre de Flaubert, Bouvard et Pécuchet, pour mieux les déjouer.

Patrick Thériault, professeur de littérature française à Toronto, s'intéresse à l'étude du rire flaubertien. Le professeur appuie donc sa démonstration sur "Le Veau de Flaubert" écrit par Alain Vaillant.

Il ne manquerait plus que l'auteur immoral de ″Madame de Bovary″', cet obsédé dépravé, ce sadique toxique, entre au Panthéon. Dossier à charge.

S'il en était encore besoin, la publication de ces deux nouveaux volumes des "Oeuvres complètes" de Flaubert viendrait confirmer le sentiment qu'on peut avoir d'un tournant décisif dans le champ des études littéraires : le théoricisme conquérant des années soixante est définitivement oublié.