On déduit souvent de la condamnation du cinéma par Georges Duhamel (divertissement d'ilotes) que les romanciers français de l'entre-deux-guerres partageaient son mépris. C'est faux pour Alexandre Arnoux, Claude Aveline, Pierre Bost, Robert Brasillach, Henry Poulaille, qui furent critiques de cinéma.

A tous égards, l'année 1928 apparaît comme un palier dans l'évolution des rapports entre cinéma et société en France.

En 1933, à Paris, Violette Nozière, âgée de 18 ans, empoisonne son père. Arrêtée, elle explique l'avoir tué parce qu'il entretenait avec elle des relations incestueuses depuis qu'elle avait douze ans. Cet article revisite l'une des affaires judiciaires les plus célèbres de l'entre-deux-guerres, à partir de cette question de l'inceste : comment la société de l'époque a-t-elle traité l'hypothèse d'une jeune fille violée par son père ?

Avec un document d'une grande valeur, la "Situation résumée des recettes et des dépenses effectuées pour le compte des départements et des communes au titre de l'exercice 1934", Jean-Luc Pinol reconstitue ici le tableau des inégalités financières qui opposent la France de la métropole parisienne et la France des provinces, la France des capitales régionales et la France des villes industrielles.

L'idée si éducative et si vertueuse d'instiller officiellement du cinéma dans les campagnes pour combattre l'exode rural et défendre l'exploitation familiale n'a pas été un franc succès.

Peut-on parler avant-guerre d'un fascisme français ? Ce débat, déjà ancien, a récemment été réactivé par un ouvrage collectif dirigé par Michel Dobry, ainsi que par la traduction du livre, plus ancien, de Robert Soucy.

Les enseignants de l'entre-deux-guerres ont été désignés responsables d'un pacifisme par la droite nationaliste de Pétain. Les travaux d'une historienne américaine nuancent cette approche et soulignent l'accent mis sur le patriotisme dans les enseignements de l'époque.

L'interdiction, en 1927, de diffuser des films soviétiques en France s'inscrit dans le contexte de la lutte des pouvoirs publics français contre le mouvement communiste. Cette interdiction a aussi des incidences sur la cinéphilie française, qui se voit privée de l'accès à l'une des plus importantes cinématographies du monde. En 1928, le ciné-club Les amis de Spartacus est créé, avec l'aide du Parti communiste, pour contourner cette interdiction en diffusant les films soviétiques dans un cadre associatif. Son succès est immédiat.