Matraquage fiscal, chômage massif, fermeture d'entreprises... La situation économique n'est pas bonne et la politique du gouvernement passe mal dans l'opinion. Cela suffit-il à expliquer l'incroyable sinistrose ambiante ?

Suppression de I'ISF sur les titres boursiers, baisse de l'imposition sur les revenus du capital, abolition de l"'exit tax" visant les fortunes s'installant à l'étranger... Le nouvel ordre macronien est clair : instaurer un climat probusiness pour créer la confiance. Sommaire. Pourquoi il aime les -très- riches. Le candidat de la finance. Une fiscalité pour les bienheureux. Jeune, Macron côtoyait déjà les puissants.

Avec ce premier dossier de l'année, les Cahiers français proposent dix thèmes majeurs en économie qui seront vraisemblablement au coeur du débat d'idées de la période électorale de 2017. Parmi lesquels : un état des lieux sur la situation économique et sociale des Français, l'état des finances publiques, l'effort consenti pour l'innovation et l'investissement, l'atonie du marché du travail, des questionnements sur la formation professionnelle initiale, ... constats accompagnés d'analyses sur les évolutions en cours et sur les stratégies à l'oeuvre.

Penser le rebond du système productif français, c'est d'abord comprendre les chambardements du monde. C'est porter un regard neuf sur notre environnement, en détachant nos esprits des clivages doctrinaux qui cristallisent le débat mais qui altèrent aussi notre perception lucide de la mutation et nous interdisent de saisir les vrais défis auxquels sont confrontées nos économies contemporaines.

Six ans après le début de la grande récession, la France doute ou, plutôt, doute à nouveau. En effet, le déclin est un thème habituel en France et le développement rapide des pays émergents qui disputent à l'Occident sa domination économique séculaire ne fait qu'en nourrir les peurs.

Depuis trente ans, les gouvernements ont laissé filer les déficits de la dette. Ce ne sont pourtant pas les alertes qui ont manqué.

Durant l'été 2015, le débat n'a cessé d'enfler et le Premier ministre a dû intervenir en concédant que "nous devons assouplir notre économie, nous devons assouplir notre Code du travail en donnant des droits aux salariés. Le Code du travail, il faut le revoir". Une loi d'adaptation est annoncée pour 2016 avec engagement de ne toucher ni aux 35 heures, ni au CDI, ni au Smic.

François Hollande a fait le choix d'une « politique de l'offre » assumée pour aider les entreprises et défendre l'emploi. Le risque que les contreparties ne soient pas au rendez-vous reste cependant élevé.