La déroute socialiste aux municipales a convaincu François Hollande de nommer d'urgence un nouveau Premier ministre. Avec pour mission de redonner le moral aux électeurs avant la fin du quinquennat. Pas vraiment une partie de plaisir !

Après l'éviction d'Arnaud Montebourg et des ministres frondeurs, le gouvernement Valls II va pouvoir mener une politique ouvertement sociale-libérale. Ce changement de cap peut-il lui permettre de retrouver la faveur des électeurs ? Dans l'immédiat, il va surtout provoquer de graves turbulences dans sa majorité.

Priorité à la "réduction de la dépense publique" et à la préférence pour la "compétitivité". Le socialisme de l'offre a enfin son label de lisibilité.

Les députés socialistes ne digèrent pas l'intervention improvisée du Premier ministre sur les 50 milliards d'euros d'économies. Face à un pouvoir de plus en plus bunkérisé, certains tentent d'organiser un contrepoids à la politique présidentielle.

Coprésidente du groupe Vert à l'Assemblée, la députée écologiste Barbara Pompili revient sur la rupture avec Manuel Valls, le refus de voter le programme de stabilité, les élections européennes et le sexisme.

La fronde d'une partie des députés socialistes commence à trouver écho chez les mélenchonistes, les communistes et les écolos. Mais pour infléchir la ligne Hollande vers la gauche, cette alliance disparate devra fermer les yeux sur ses divergences.

Pour une véritable politique culturelle, le sociologue Emmanuel Wallon esquisse trois voies dignes d'un gouvernement de gauche : éducation artistique, aménagement du territoire et numérique.

Alors que la "gauche" gouvernementale n'en a plus que le nom, le NPA, le Front de gauche et les Verts n'en tirent aucun bénéfice. Faut-il en conclure que tout désir de gauche a disparu et que le "il n'y a pas d'alternative" libéral a définitivement triomphé ?

Fiscalité, réforme de la zone euro, normalisation du couple franco-allemand, pression sur les classes moyenne et populaire, pouvoir d'achat : l'économiste Thomas Piketty et l'ancien ministre Arnaud Montebourg tirent le bilan de deux ans de hollandisme et confrontent leurs idées de sortie de crise.

Manuel Valls et François Hollande cherchent l'équilibre afin de donner autant de gages à Bruxelles qu'à l'aile gauche du PS. Et pendant qu'ils jouent à bad cop/good cop, Emmanuel Macron deale avec Angela Merkel.

Avec simplicité, modestie et gravité, selon le souhait du Président, les 34 ministres du gouvernement Ayrault ont pris leurs quartiers tout en devant s'accommoder du protocole et des fastes de la monarchie républicaine.

Les deux pays, en difficulté, feraient mieux de mettre de côté leur rivalité ancestrale.