En adoptant une ligne intransigeante vis-à-vis de la Syrie, de l'Iran ou de la Russie, la France achève une mue diplomatique entamée sous la présidence de François Mitterrand. Paris se met désormais au diapason d'une Union européenne qui est depuis sa création tournée vers Washington, et abandonne l'ambition d'incarner une voix originale sur la scène internationale.

Iran, Syrie, Russie, Israël-Palestine : la diplomatie française semble s'être placée à la remorque des néoconservateurs américains. Réagissant de façon brouillonne aux événements les plus médiatisés, elle y répond par des interventions armées et des leçons de morale. M. Dominique de Villepin, qui inspira l'opposition de la France à la guerre d'Irak, récuse cette orientation générale. Et il suggère un autre cap.

Sarkozy n'en avait jamais parlé pendant la campagne électorale. Pourtant, il a fait de la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'Alliance atlantique la clé de sa politique étrangère. Mais ce rapprochement va-t-il vraiment faciliter la relance d'une Europe de la défense ?

Capturé en juin 2006, le jeune Franco-israélien est aujourd'hui doublement piégé. Prisonnier du Hamas, bien sûr. Mais aussi pris en étau entre la raison d'Etat israélienne et les surenchères du mouvement islamiste palestinien. Un pion dans le grand jeu proche-oriental.

L'effondrement du Mur de Berlin, il y a vingt ans, a-t-il pris de court François Mitterrand, au point que, faute d'avoir vu venir, le président français aurait raté le rendez-vous de la réunification allemande ? Archives et témoignages à l'appui, Vincent Jauvert a enquêté sur cette histoire qui, deux décennies plus tard, continue de faire débat.

Côte d'Ivoire, Tunisie, otages... Mais quelle est donc la cohérence de l'action du chef de l'Etat. Il comptait sur la politique étrangère pour ″représidentialiser″ son image. Le voilà de nouveau sur la défensive face aux critiques qui fusent.

A Bruxelles, il se comporte comme à Paris. Quand ça coince, c'est que ses partenaires sont ″des nuls″.

Nous avons interrogé les prétendants à l'Elysée sur l'angle mort d'une campagne très franco-française. Sur l'Europe, l'Otan, l'Afghanistan, le dalaï-lama, la Françafrique... que proposent-ils ? A l'exception de Jean-Luc Mélenchon, tous se sont prêtés au jeu.

Sur la scène internationale, parmi les grands, le président ne jouit pas seulement de son nouveau pouvoir. Dans une négociation difficile pour le retour à la croissance, il vérifie surtout que là se joue la réussite de son quinquennat.

Sur l'impasse syrienne, le nucléaire iranien, la contagion djihadiste au Sahel, la ″françafrique″ et d'autres dossiers brûlants, le ministre des Affaires étrangères expose les ambitions et les moyens de la diplomatie française.

Après le non britannique, la décision d'Obama de consulter le Congrès avant de frapper Damas a pris de court Hollande. Le débat gagne à son tour la classe politique française, où, comme à Washington, on attend des preuves de l'utilisation des armes chimiques par le régime. Tandis qu'en Syrie Bachar al-Assad continue de braver l'opinion internationale.

La position française sur le conflit au Proche-Orient a beaucoup varié depuis un mois. Au risque de fâcher tout le monde... Explications.