Accusé par le Rwanda d'implication dans le génocide de 1994, Christian Quesnot veut se défendre devant les tribunaux. Il déplore le manque de soutien de l'Elysée.

Lettres de protestations, déclarations enflammées ... La préparation de la toute première visite officielle du président Paul Kagamé dans l'Hexagone, du 11 au 13 septembre 2011, a déchaîné les passions. Mais Paris et Kigali sont bien décidés à éviter les sujets qui fâchent.

Les conclusions du rapport commandé par les juges Trévidic et Poux révèlent que l'attentat qui a coûté la vie au président Habyarimana en 1994 a été perpétré par des extrémistes de son propre camp. Le contraire de ce que soutenait la France depuis dix-sept ans...

Les relations entre les deux pays restent fraîches depuis le passage d'Alain Juppé au Quai d'Orsay. L'élection du nouveau chef de l'Etat français ne devrait pas modifier rapidement la donne.

Le torchon brûle entre Paris et Kigali depuis la mise en cause du président rwandais par le juge Bruguière. Certains voient là le symbole d'une ère nouvelle entre le continent africain et l'ancienne métropole.

La commission d'enquête rwandaise sur le rôle de la France à l'époque du génocide de 1994 a commencé ses travaux le 11 décembre 2006. Les témoins défilent dans ce procès à charge.

Kigali abandonne le français au profit de l'anglais. Cette décision illustre son désir de se soustraire à l'influence hexagonale.

Alors que la France s'apprête à soutenir la candidature d'une ministre rwandaise à la tête de la francophonie, un document exclusif transmis à la justice française dénonce les massacres perpétrés par l'Armée patriotique rwandaise en 1994, pour installer le régime de Paul Kagamé.

Invité aux cérémonies du 25e anniversaire du génocide de 1994, le président français s'est dérobé. Une occasion manquée d'apurer - un peu - un lourd passif.

Pour la première fois, le Parlement frnaçais s'aventure dans la zone interdite de la politique africaine. Sa mission d'information sur l'affaire rwandaise devra explorer les zones d'ombre qui entourent le rôle de Paris dans les événements qui ont abouti au génocide de 1994.

Par crainte de l'influence anglo-saxonne, les Français ont appuyé à Kigali un régime qui a sombré dans le génocide, et à Kinshasa un dictateur qui a ruiné son pays. Cette stratégie pèsera lourd sur le sommet franco-africain qui se réunit ce jeudi à Ouagadougou.