Il est contre l'avortement, l'ordination des femmes et le mariage pour tous. Mais pas contre l'homosexualité, ni la communion pour les catholiques remariés. Il s'en prend vertement à ceux qui s'enferment dans leurs certitudes et a engagé une guerre ouverte contre l'institution vaticane, monarchique, tape-à-l'oeil et corrompue. « Place au doute », dit-il. Et renouons avec la vieille tradition d'une Eglise qui va vers les pauvres et « toutes les misères ». Y arrivera-t-il ?

Le pape François a pris ses fonctions au moment où l'Eglise traversait une crise profonde. Aux Etats-Unis, l'institution avait dû débourser près de 2 milliards de dollars pour indemniser des victimes d'abus sexuels. Comptes non audités, valises de billets, prévarication, corruption, hypocrisie érigée en norme, accointances avec la mafia : voilà l'image que donnaient alors le Vatican, sa banque et nombre de cardinaux et d'évêques.

Deux prêtres ont été enlevés, séquestrés et torturés par la junte argentine en 1976. Supérieur provincial des jésuites à l'époque, Bergoglio a joué un rôle trouble que le recul du temps n'a pas éclairci.

Deux personnes appartenant au cercle rapproché du souverain pontife ont été arrêtées le 1er novembre 2015, soupçonnées d'avoir diffusé des documents confidentiels. Alors que le pape François prône la responsabilisation et la transparence, cet événement fait des vagues.

Avec son discours d'ouverture sur les questions de société, François suscite l'indignation d'un nombre croissant de traditionalistes. Pourtant, il divise aussi les progressistes.