Dans un registre "d'épuisement exaspéré" Alain Françon réussit une mise en scène pleinement maîtrisée de Platonov, précédée par "Le chant du cygne", au Théâtre national de la Colline.

Trois pièces contemporaines, d'auteurs français, irlandais, écossais, s'attachant à des faits, présents ou du passé mais prémonitoires, ont donné lieu à des réflexions plutôt moroses sur ce qu'il advient sur cette terre.

Des bourgeois de Livourne veulent à tout prix imiter les modes de la noblesse en s'adonnant aux migrations estivales de la villégiature, quitte à s'endetter de façon déraisonnable pour faire briller les apparences lors de ces quelques mois.

Après douze années passées à la tête du Théâtre national de la Colline, Alain Françon va être remplacé par Stéphane Braunschweig, venu du TNS, avec qui il prépare la saison prochaine. Pour sa dernière mise en scène, en tant que directeur, il monte une seconde fois l'ultime pièce de Tchekhov, La Cerisaie, dans une relation très ambivalente à la tradition stanislavskienne

Maurice Nadeau a écrit le premier article consacré à Samuel Beckett, avec qui il s'est lié d'amitié : la célébration de son centième anniversaire a donné l'occasion de le rappeler. En ce même mois de mai 2011, les hasards des programmations ont doublement placé ″Fin de partie″ à l'affiche, dans deux mises en scène très différentes, celle d'Alain Françon à la Madeleine et celle de Kristian Lupa à Nanterre-Amandiers.

Consacrer plus de quatre heures et demie à un spectacle ? Certes le public le mieux disposé peut hésiter à cette perspective ; mais s 'il tente l'aventure au Théâtre éphémère, il a toute chance de ne pas sentir le temps passer pendant ″La Trilogie de la villégiature″ de Carlo Goldoni, mise en scène par Alain Françon.

« Oncle Vania » d'Anton Tchekhov, par Alain Françon aux Amandiers de Nanterre, par Christian Benedetti au Théâtre-Studio d'Alfortville: la coïncidence de ces programmations semble conduire à un parallèle obligé ; mais avec deux spectacles radicalement opposés et pleinement accomplis, à partir de la même traduction de Françoise Morvan et André Markowicz, elle permet de jouir de la mise en scène comme art de la variation.