Le pseudonyme Mahmoud Hussein réunit deux politologues et écrivains égyptiens dont les destinées sont indissociablement liées. L'un, Bahgat El Nadi, est né musulman ; l'autre, Adel Rifaat, s'est converti à l'islam ; tous deux ont à coeur d'effectuer une lecture résolument nouvelle du Coran, aussi respectueuse de la foi que la liberté de penser. Militants révolutionnaires marxistes sous Nasser, ils ont été incarcérés et détenus dans divers camps de concentration sous le régime du raïs.

Grands bénéficiaires du Printemps arabe, les islamistes ont cru aux lendemains qui chantent. Las, partout où ils ont conquis le pouvoir, l'expérience a tourné au fiasco. Incapable de convaincre de sa capacité à gouverner, la confrérie rejoint donc son élément naturel : l'opposition. Quitte à entrer, comme en Egypte, dans la clandestinité.

Exaspérées par l'activisme politique du Qatar, les pétromonarchies de la région, Arabie saoudite en tête, multiplient les mesures de représailles contre le petit émirat gazier.

Par sa simplicité, la théorie du complot séduit les Arabes qui vivent au milieu des terribles bouleversements actuels.

Avec la victoire écrasante des islamistes aux élections législatives, la situation des coptes d'Egypte, déjà précaire, pourrait s'aggraver. Entre malaise et espoir, comment ces derniers voient-ils l'avenir ?

A partir d'une étude prosopographique comparative, cet article analyse les recompositions des propriétés sociales et politiques du personnel parlementaire des Frères musulmans, en amont et au cours de la situation révolutionnaire. Dans la configuration de l'ancien régime, ce personnel se caractérisait par une forte implantation dans les structures sociales et caritatives locales situées à l'articulation des réseaux étatiques, sociétaux et fréristes.

Ces islamistes, longtemps réprimés, sont désormais aux portes du pouvoir. Qui sont-ils ? Comment ont-ils, dans l'ombre, construit leur ascension ? Reportage au coeur de la confrérie la plus influente du monde arabe.