Trois ouvrages qui placent les soldats au coeur de la Grande Guerre viennent d'être publiés.

Une tradition, une légende, peuvent en faire naître d'autres qui leur soient contraires. Les historiens de la Grande Guerre ont appris à compter avec cet effet de mémoire. Si nul ne songe plus à réhabiliter les chantres de l'héroïsme, les critiques ne manquent pas en revanche, à l'adresse d'un Jean Norton Cru, ancien combattant sur le front français, qui s'est également montré sévère envers ceux que leur pacifisme incitait à ne décrire la guerre que comme une rixe entre hommes soit disant civilisés, devenus ou redevenus soudain ivres de carnage et de sang.

Aux lendemains de l'armistice, la Belgique devient le théâtre de campagnes vengeresses menées contre les activistes de la collaboration avec l'Allemagne, les profiteurs de guerres et les femmes accusées d'avoir eu des liaisons avec des soldats allemands.

Les prisonniers de guerre font partie de ces catégories longtemps délaissées par l'historiographie. Celle-ci leur accorde aujourd'hui une attention nouvelle, tout particulièrement dans le cas de la première guerre mondiale.

Les jeunes Antillais, citoyens français des colonies, doivent-ils effectuer leur service militaire dans les mêmes conditions que les jeunes métropolitains ? A l'approche de la première guerre mondiale, le débat prend de l'ampleur dans la presse locale, et s'articule autour des arguments développés par le ministère des Colonies, par le ministère de la Guerre et par les députés antillais. Au-delà des positionnements respectifs de chacun des intervenants, la virulence des échanges révèle toute l'ambiguïté et toute la complexité de la situation juridique et politique antillaise.

Tracer, en creux, le portrait d'un homme par la correspondance qu'il reçut ; saisir un peu mieux encore, au moyen de ces lettres émanant ou non d'anonymes, l'image qu'on se fit de lui ; compléter enfin, par petites touches, ce que l'on sait du front et de l'arrière.

Depuis quelques années, nous passons notre temps à exhumer le souvenir de ces jeunes hommes fauchés par la Grande Guerre. Pourquoi les romans, les films, et les témoignages de cette tragédie nous touchent-ils à ce point ?

"Un long dimanche de fiancailles", le dernier film de Jean-Pierre Jeunet, expose de manière à la fois splendide et brutale les ravages psychologiques de la guerre, l'amour déchiré, la souffrance et l'espoir.

La Grande Guerre suscite depuis quelques années un intérêt croissant. En témoignent l'abondance des titres publiés mais aussi les succès de films comme "La Vie et rien d'autre" de Bertrand Tavernier, "La Chambre des officiers" de François Dupeyron et, plus récemment, "Un Long dimanche de fiançailles" de Jean-Pierre Jeunet.