En 1961, Harry Mulisch assiste au procès Eichmann pour un grand hebdomadaire néerlandais. À Jérusalem, il se fait l'observateur minutieux d'un procès sans précédent, et avec le sens de la formule qui le caractérise, il décrit à la fois le déroulement concret des débats, les protagonistes du procès et l'ambiance dans la salle d'audience. Puis ses comptes rendus s'intéressent à la personnalité de Eichmann, à la question de son antisémitisme, et à son implication personnelle dans la mise en oeuvre de la solution finale. Ces pages constituent une plongée vertigineuse dans l'horreur de l'Allemagne nazie.Dans un deuxième temps, les observations de Mulisch s'élargissent ; il quitte même le procès pour un voyage dans le désert - ce qui donne lieu à quelques réflexions sur son identité personnelle - mais la question du sens du procès Eichmann et l'interrogation sur le mal reviennent sans cesse.C'est évidemment dans ce questionnement moral que le livre de Mulisch est complémentaire de celui de Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem. Ses observations sur la personnalité de Eichmann, être amoral et mécanisé, mais aussi sur la Shoah comme forme perverse de la modernité où la technologie se met au service du mal, ou encore sur la signification des actes de ceux qui disent avoir simplement obéi apportent un témoignage capital à ce chapitre de notre Histoire.

Comment rendre compte de l'onde de choc suscitée par la découverte des camps nazis et du génocide des Juifs ? Par le biais d'une analyse transdisciplinaire et archéologique, le présent ouvrage explore les échanges constants entre paroles intérieures et paroles extérieures à l'événement pour saisir son devenir historique et mémoriel dans le champ littéraire et culturel français, de 1945 à nos jours. En examinant le chevauchement des actes de représentation, d'interprétation et de transmission, il s'interroge sur la disponibilité de l'événement, sans cesse investi par le champ culturel et la pratique littéraire qui, malgré le présupposé de l'inimaginable, n'en finissent pas de le conjuguer au présent et d'en redéfinir les contours.

Le psychanalyste montre, à travers des cas cliniques de patients qu'il a analysés, comment le totalitarisme nazi a opéré dans la subjectivité et les structures socio-économiques actuelles des changements profonds. Ainsi, il montre que le déclin européen est peut-être une conséquence à long terme des camps de concentration et que le conflit israélo-arabe puise ses racines dans le génocide juif.

L'auteur présente et commente des témoignages de victimes des camps de concentration.

L'histoire de Roger Perelman, né en Pologne en 1922, immigré en France en 1924, déporté à Auschwitz en 1943 et devenu, à son retour du camp, l'un des plus grands pédiatres français.