Deux films de la rentrée témoignent de la difficulté de parler des relations franco-algériennes. La fresque historique de Bouchareb, bien qu'elle mette en scène les itinéraires divergents de trois frères installés en France, tient peu compte des divisions intérieures du mouvement nationaliste algérien, comme si l'unanimisme imposé par le pouvoir actuel donnait le ton. Le récit plus intimiste et spirituel de Beauvois laisse hors champ le contexte politique, comme s'il était encore trop troublé et brûlant pour trouver place dans l'arrière-fond des choix des moines qu'il met en scène.

Quatre ans après Indigènes, le nouveau film de Rachid Bouchareb, Hors-la-loi, crée la polémique. Présenté à Cannes le 21 mai, il s'ouvre par le massacre de Sétif et, selon ses accusateurs, falsifie l'Histoire.

Pour Hors-la-loi, le cinéaste retrouve quatre de ses Indigènes : Sami Bouajila, Jamel Debbouze, Bernard Blancan et Roschy Zem. Avant de fouler à nouveau avec eux les marches cannoises qui leur ont si bien réussi, il raconte en exclusivité les secrets de leur riche collaboration.

Sami Bouajila et Roschdy Zem sont frères dans ″Hors-la-loi″, de Rachid Bouchareb, un film noir sur fond de guerre d'Algérie qui se déroule entre bidonvilles de Nanterre et tripots de Pigalle.