"Premier cahier de la XIIe série des Cahiers de la Quinzaine de Charles Peguy, publié le 29 octobre 1910. C'est d'abord le dernier épisode d'un différend qui opposa un moment Peguy à son compagnon Daniel Halévy, né de leur interprétation de l'Affaire Dreyfus... S'ouvre alors une de ces brusques et interminables disgressions familières à Peguy - ici d'admirables pages de critique littéraire sur Hugo, Corneille et Racine. En face du géant romantique, Peguy hésite toujours entre l'ironie et la vénération..." in : Laffont-Bompiani, Dictionnaire des oeuvres, vol. 6, Paris R. Laffont, 1990

Le texte intégral des poèmes (sur les thèmes des souvenirs d'enfance, des joies et souffrances d'un père et des enfances malheureuses) accompagné d'outils pédagogiques (présentation, notes, jeux) pour faciliter la lecture et la compréhension de l'oeuvre.

Il s'agit ici des trois grands poètes du romantisme, envisagés comme créateurs et propagateurs de pensées. On y trouvera ce qu'on peut appeler la religion ou la foi de chacun d'eux, telle que la proposaient à leurs contemporains, dans la ruine des croyances traditionnelles, Lamartine, Vigny, Hugo. On ne peut séparer cette foi de leur poésie sans contredire leur vœu profond et légitime. Les drames et les problèmes de la société issue de la Révolution furent, en même temps que ceux de la condition humaine, la matière de leur œuvre. On trouvera en eux trois un fonds d'espérances et de prophéties communes, en même temps qu'une vision du monde propre à chacun d'eux. Ils attestent le caractère profondément antidogmatique qui domine la vaste quête spirituelle qui marque leur époque. Ils tentent, chacun à sa façon,à travers une invention foisonnante de fables et de symboles nouveaux, l'esquisse d'un credo futur de l'humanité. Les dernières générations n'ont dédaigné la richesse de cette pensée que par prévention antihumaniste ou par étroitesse esthétisante. Paul Bénichou cherche ici à retrouver dans le romantisme ce qu'il fut dans ses grands créateurs : un moment d'espoir, de résurrection et de métamorphose après le plus grand cataclysme humain que l'Europe eût jusque-là connu. C'est la grandeur du romantisme d'avoir élargi à cette mesure et élevé à ce niveau ce qu'on appelle trop mesquinement la poésie lyrique.

L'objet de l'ouvrage est d'essayer d'éclairer le rapport caché entre un auteur et le meilleur de son oeuvre. Analyse les relations entre Mallarmé et sa fille, l'obsession de la Toison d'or chez Nerval, la fonction des tables tournantes chez Hugo, le rôle de Marie de Heredia dans le silence de Louys, afin de comprendre par quoi ces oeuvres sont nourries.