Qu'est-il arrivé à la pensée française, universaliste et progressiste ? L'historien britannique Sudhir Hazareesingh, spécialiste de la politique hexagonale, répond à cette question. Ses conclusions sont plutôt sombres. Entretien.

Parce que l'amour ("philo") de la sagesse ("sophia") s'adresse à tous, petits ou grands, nous avons demandé à six pointures de la discipline d'expliquer le plus simplement du monde les notions clés de six grands classiques. Sommaire. Les "idées" dans la "République" de Platon, par Alain Badiou. La "conscience" dans les "Méditations métaphysiques" de René Descartes, par Thibaut Gress. La "liberté" dans le "Contrat social" de Jean-Jacques Rousseau, par Paul Audi. Le "langage" dans le "Tractatus logico-philosophicus" de Ludwig Wittgenstein, par Christiane Chauviré.

«Ceci n’est pas une autobiographie», note Judith Schlanger dès l’ouverture du "Front cerclé de fer", réédition considérablement réécrite d’un livre antérieur, "Fragment épique, une aventure aux bords de la philosophie" (Paris, Belin, 2000). «C’est l’histoire d’un problème juvénile d’intuitions et d’idées, un problème qui a piétiné, s’est transformé pendant les années de formation d’une jeunesse, puis a trouvé une résolution intellectuelle inattendue. Si l’on veut, c’est le roman d’éducation d’une idée».

Contrairement aux croyances, il n'existe pas dans le cerveau de zones spécifiques à cette fonction. Le trait de génie résulte d'un processus complexe.

Voltaire, Hume, Kant, Locke… Les noms que nous associons aux Lumières montrent assez qu’elles ont constitué un phénomène européen. Global même, car les idées, portées par des livres, des hommes et des images en mouvement, ont traversé l’Atlantique et fait souffler sur l’une et l’autre rive le même vent révolutionnaire. Qu’elles aient servi à nourrir des débats savants, à organiser des luttes, à alimenter des commerces ou à bâtir des réputations, les circulations ont été le maître-mot des Lumières. Sommaire. Une culture transatlantique. Le succès du théâtre.