Longtemps, New Delhi s'est concentré sur son économie intérieure et a mis l'accent sur les services. Mais les choses sont en train de changer.

Rompant avec sa politique protectionniste, la troisième économie asiatique négocie de plus en plus d'accords bilatéraux. Objectif : atteindre 500 milliards de dollars de recettes d'exportation d'ici à trois ans.

La multiplication des zones économiques spéciales provoque un mécontentement croissant dans la population. Cela n'empêche pas les autorités d'en créer sans cesse de nouvelles

Les mesures prises par New Delhi pour soutenir son économie ne tiennent pas compte des travailleurs pauvres. Une décision qui pourrait en définitive coûter cher au pays

Des critiques qui en soi ne sont pas une mauvaise chose.

Au cours de la dernière décennie, le régime de croissance indien a été en mesure d'atteindre des taux parmi les plus élevés au monde, tout en conservant une relative stabilité. Les facteurs qui ont permis d'atteindre des taux de croissance élevés sont-ils pérennes ? La situation des finances publiques constitue à n'en pas douter - avec l'enjeu démographique et les questions portant sur l'investissement, les infrastructures et les réformes économiques - l'un des principaux facteurs de vulnérabilité.

En Inde, au troisième trimestre 2012, le produit intérieur brut (PIB) a crû de 5,3%, soit la plus faible performance depuis dix ans. Sur l'ensemble de 2012-2013, les économistes estiment que la croissance ne pourra pas dépasser les 6%, certains la voient même s'inscrire entre 5,4 et 5,8%. Les performances de l'économie indienne sont, avec de tels taux, très inférieures aux 9,5% que connaissait le pays au milieu des années 2000.

Premier ministre depuis tout juste un an, Narendra Modi s'efforce, non sans succès, d'attirer les investisseurs étrangers afin de relancer l'économie. Mais il ne dispose pas d'une majorité parlementaire pour faire passer ses réformes.

Elu à une écrasante majorité, Narendra Modi aura toujours quelques difficultés à répondre aux énormes attentes liées à son élection. Après 12 mois au pouvoir, l'économie est en croissance mais les entreprises s'impatientent.