Pendant la dernière campagne électorale, le Cavaliere semblait vouloir enfin revêtir les habits d'homme d'Etat. Les dernières mesures annoncées par son gouvernement montrent qu'il cachait bien son jeu.

Revenu triomphalement au pouvoir pour la troisième fois, en avril dernier, après une campagne électorale axée sur la sécurité et la peur des immigrés, Silvio Berlusconi ancre son gouvernement résolument à droite et vit une lune de miel prolongée.

Chômage, misère, pollution, violence, absence d'Etat, immigration sauvage et racisme affiché : c'est sur ce terreau explosif que prospère la Camorra, la mafia de Naples et sa région, racontée par Roberto Saviano dans son roman-enquête Gomorra.

Promotions canapé, machisme affiché, corruption, népotisme : le journaliste américain Alexander Stille dénonce avec vigueur le style décadent du pouvoir berlusconien.

Le très « normal » leader de la coalition de gauche reste le favori des sondages, à quelques jours des élections. Un social-démocrate au discours très proche de celui du président français et qui pourrait bien s'allier au chef du gouvernement sortant, Mario Monti.

Un cas d'école pour la France de demain ?

Mario Monti, ancien commissaire européen au Marché intérieur, a été nommé, en novembre 2011, au poste de président du Conseil des ministres par le Président de la république italienne, Giorgio Napolitano succédant ainsi à Silvio Berlusconi. Fonction qu'il a occupée jusqu'à sa démission le 21 décembre 2012, provoquant la dissolution du Parlement et l'organisation d'élections générales anticipées en février 2013. Elections qui se sont soldées par l'échec de la candidature du « professore » : il n'a obtenu que 10 % des suffrages. En cause, un bilan en demi-teinte.

Scandales sexuels, abus de pouvoir, crise de la majorité, blagues de mauvais goût... les appels à la démission de Berlusconi se multiplient. De nombreux médias italiens reviennent sur le berlusconisme, ce style politique qui semble vivre ses dernières heures. De ce côté des Alpes, si la comparaison avec Sarkozy est tentante, il ne convient pas de la pousser trop loin, explique la journaliste Barbara Spinelli.