Retour, en 2014, à la veille de l'ouverture des XXIIe Jeux olympiques d'hiver, sur la transformation de la ville de Sotchi en Russie. L'ancienne station balnéaire prisée de l'ère soviétique, bien desservie par des infrastructures de transport a muté en station de sports d'hiver. Cette transformation est marquée à jamais par la corruption généralisée (estimée à 22 milliards d'euros sur les 37 Mds du coût des JO), les constructions et expropriations illégales, les chantiers de construction aux conditions de travail indignes, les atteintes à l'environnement.

Béton, saccage écologique... La « perle » balnéaire chère à Staline est devenue méconnaissable. Ici comme dans les stations de ski alentour, la Russie a déjà remporté la médaille des Jeux les plus coûteux de l'Histoire et de la corruption.

Son pays n'est plus la superpuissance qu'elle fut au temps de la guerre froide. Mais Vladimir Poutine s'efforce de faire comme si. Joueur de poker dans l'âme, il a fait de la réussite des JO d'hiver, à Sotchi, un élément essentiel de son illusoire stratégie de reconquête.

Du cocorico comme s'il en pleuvait. A Sotchi comme lors des JO précédents, les commentaires des journalistes se sont révélés parfois douteux, notamment par leur indécrottable esprit cocardier.

A un mois des J. O. d'hiver de Sotchi, le Kremlin doit faire face à un regain d'activité de l'islamisme radical venu du Caucase du Nord.

L'écrivain russe Viktor Erofeev a visité Sotchi fin 2013. Il nous fait part de son ébahissement amusé devant ce projet pharaonique.

Avec les Jeux d'hiver, la Russie veut montrer au monde qu'elle est redevenue une superpuissance. Mais la station balnéaire de Sotchi, cible potentielle des islamistes, n'était pas le site le plus évident.