Substitut à Bobigny, magistrat marqué à droite, Jean-Louis Voirain a été mis en examen pour corruption et écroué dans l'affaire du Sentier.

Ils punissent ou ils consolent. Ils font à la fois psys, éducateurs et pères Fouettard. Dans leurs bureaux défilent des gamins victimes ou coupables, ou les deux à la fois, blessés de la vie, mini-délinquants, multirécidivistes.

Thomson, Vivendi, Bolloré, le CCF... les sociétés françaises embauchent à tour de bras des magistrats ou des juges d'instruction.

L'article décrit l'évolution des rapports du juge à la loi, de l'établissement du régime judiciare moderne à nos jours comme une (re)montée progressive de la "puissance de juger" : d'abord placé sous la loi, le juge civil a retrouvé, en deux siècles, le pouvoir d'interpréter la loi, puis celui de la concurrencer par sa jurisprudence normative, enfin celui d'en contrôler la légitimité au nom d'ordres supérieurs. Est-ce le retour de l'ancien régime judiciaire ?

Les citoyens seront désormais appelés à juger, aux côtés des magistrats, de certains délits. Ainsi en a décidé le parlement. Parce qu'elle est rendue « au nom du peuple français », la justice doit-elle être rendue par le peuple ? Selon que l'on est juré d'assises, juge professionnel ou constitutionnaliste, le regard diffère.

Ils s'appellent Halphen, Joly, Van Ruymbeke, Jean-Pierre... Leurs noms ne sont connus que parce qu'ils n'ont pas hésité à mettre en examen, ou même en prison, des patrons et des hommes politiques...

On leur reproche leur zèle, leurs excès de pouvoir. Eux sont confrontés chaque jour davantage à la morgue des puissants et à leur relative impunité.