Alors que toutes les dispositions de la dernière réforme en date (2002) ne sont pas encore mises en oeuvre, une nouvelle loi est en discussion pour modifier le droit pénal relatif aux mineurs. L'équilibre qui caractérisait le droit français dans ce domaine pourra-t-il être maintenu ? Les orientations actuelles en font douter. Mais l'inspiration initiale de la justice des mineurs a-t-elle des principes à opposer à l'érosion progressive de l'ambition éducative et de la protection de l'enfance ?

Ils punissent ou ils consolent. Ils font à la fois psys, éducateurs et pères Fouettard. Dans leurs bureaux défilent des gamins victimes ou coupables, ou les deux à la fois, blessés de la vie, mini-délinquants, multirécidivistes.

Mineurs en danger ou mineurs dangereux ? Dans tous les cas, c'est au juge des enfants de trancher.

Pour lutter contre la délinquance juvénile, le gouvernement a décidé d'ouvrir des centres éducatifs fermés. En fait, ils risquent de n'être ni l'un ni l'autre.

Se penchant sur l'organisation institutionnelle de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), cette approche sociologique souligne que la multiplicité des acteurs susceptibles d'intervenir (de l'éducateur au politique en passant par le juge, dont l'autorité est plus ou moins affaiblie) fait entrer certains jeunes dans une course à la délinquance et contribue à les transformer en multirécidivistes...

Le juge des enfants était le garant d'un droit différent qui privilégiait l'éducatif sur le répressif. Mais aujourd'hui ses missions sont largement remises en cause sous l'effet d'une demande répressive accrue.

Le durcissement de la justice des mineurs est l'une des priorités du gouvernement. Une commission chargée d'y réfléchir propose de pénaliser toujours plus, au détriment des mesures éducatives. Les magistrats s'insurgent. Voici pourquoi

Catherine Dolto et Pierre Joxe s'élèvent contre la ″démolition″ de la justice des mineurs. Aux côtés de l'Unicef et des magistrats, ils veulent alerter l'opinion sur la réforme qui arrive à l'Assemblée.

Peut-on emprisonner un enfant de 12 ans ?

A l'aube d'échéances électorales importantes alors que la campagne pour les élections présidentielle et législatives se trouve maintenant lancée en France, un thème occupe dans tous les discours une place centrale, celui de l'insécurité et de la délinquance qui, longtemps, ne fut véhiculé que par les seuls candidats d'extrême-droite fustigeant au passage la présence d'immigrés sur le territoire national.

Délinquant dès 11 ans, ce jeune Lyonnais collectionne les infractions au Code pénal, les séjours en centre spécialisé et les détentions, les fugues et les cavales. Imperméable à toute mesure éducative ou sanction pénale, il illustre à lui tout seul les limites de la justice des mineurs. Récit d'un cas qui enflamme juges et policiers.