Différences de salaires, rémunérations des grands patrons, évasion fiscale : l'opinion publique demande une redistribution des richesses, mais sans pénaliser ceux qui innovent. Comment concilier ces exigences antinomiques ?

Si vous aviez le choix entre une belle prime de fin d'année et défendre un collègue qui va perdre son emploi, que feriez-vous ? C'est le dilemme mis en scène par les frères Dardenne dans leur dernier film.

Payer ses impôts est un acte solidaire qui ne fonctionne que si tout le monde joue le jeu. Les dispositifs « d'optimisation fiscale » minent l'équité sociale et la cohésion des états.

Dramatique. Telle est la situation des ouvriers de l'usine ECCE licenciés en masse par le PDG du richissime groupe LVMH. Et pourtant, ce film est drôle. Il montre la puissance du rire pour dénoncer les manoeuvres honteuses des grands de ce monde et éviter de sombrer dans le désespoir.

L'environnement est un des domaines où la révolte demeure violente, mais aussi celui d'une désobéissance lassée à des injonctions de comportement. Celles-ci s'expliquent par le refus de penser la place de l'homme et la morale de la mutation environnementale, l'abandon de la méthode scientifique et l'épuisement de la démocratie représentative. Un Etat aux méthodes anachroniques ne peut impulser les changements nécessaires ; et ceux-ci doivent être conduits dans la plus grande justice sociale.

Amartya Kumar Sen, économiste indien, prix Nobel 1998, a développé une théorie de la capabilité des acteurs : comment une politique économique efficace peut-elle aussi être équitable ?

La transition énergétique peut-elle être un levier de justice sociale ? Le défi est de taille : c'est le récit du changement qu'il nous faut inventer. Le contexte d'une société d'individus atomisés, impuissants, ne s'y prête guère. La capacité à faire de cette crise une opportunité réside sans doute chez les acteurs qui subissent eux-mêmes l'injustice.

Les négociations de la conférence de l'Onu sur le changement climatique peuvent-elles aboutir à une solution juste en 2015 ? Voilà la question qui a été posée à un ancien ministre, un leader altermondialiste et une religieuse philosophe. Ils y répondent sans langue de bois.

Réflexion de Frédéric-Paul Piguet (docteur en sciences de l'environnement, chargé de recherche à l'Université de Lausanne et responsable enseignement et projets à l'Institut Biosphère à Genève) sur la question de la justice climatique. La justice distributive suffira-t-elle à protéger la planète ? Pour l'auteur, rien n'est moins sûr. Selon lui, en matière de climat, il conviendrait de poser un nouveau principe : celui de l'interdiction de nuire à autrui.

Quel rôle l'école peut-elle jouer pour délégitimer la méritocratie, qui fait le lit des inégalités ? Explications de Marie Duru-Bellat, sociologue et professeur émérite de Sciences Po, également spécialiste des politiques éducatives et des inégalités sociales et sexuées dans le système scolaire, en France et en Europe, au sein de l'Observatoire sociologique du changement et de l'Institut de recherche sur l'éducation. Points abordés : la méritocratie, une idéologie bien pratique... ; rendre injustifiables les inégalités.

Réflexions sur les interactions entre justice sociale et environnement, à la lumière des mouvements sociaux de la justice environnementale qui remontent à 1981... Explications sur le concept et les enjeux de la justice sociale dans une perspective de durabilité, alors que la perte de certaines ressources sont irréversible.