En 2008, l'exposition de ses oeuvres à Versailles avait suscité la polémique. Aujourd'hui, cette star de l'art contemporain revient en France pour... les 24-Heures du Mans.

Le plus souvent, on le compare à Andy Warhol pour ses excès et son succès. Mais, dans son atelier qui fourmille d'assistants et regorge de jouets géants, Jeff Koons ressemble surtout à un Père Noël qui assouvit ses fantasmes.

L'héritier revendiqué d'Andy Warhol et de Marcel Duchamp ne manque pas d'air, comme le montre sa rétrospective à Beaubourg. C'est là sa force. Peut-être aussi sa limite...

Cette oeuvre d'une arrogance glaciale, banalisation boursouflée d'un dadaïsme mal compris, est placée par la critique au-dessus de toute critique. Au nom de la litanie d'erreurs de jugement qui émaille l'histoire de l'art, on ôte d'emblée toute légitimité à la nausée qu'éprouve le visiteur, sous prétexte que l'oeuvre se veut dérangeante. En fait d'avant-gardisme, Jeff Koons est un populiste dont le seul génie est de savoir vendre à prix d'or son néant esthétique. Un artiste pour publicitaires.

De passage à Paris avant sa rétrospective au Centre Pompidou, l'as de la provoc a accepté quelques rares entretiens. Rencontre avec l'artiste le plus cher au monde.

Tandis que la rétrospective de Jeff Koons au Centre Pompidou (26 novembre 2014-27 avril 2015) est annoncée comme l'un des événements artistiques incontournables de l'hiver, Robert Storr, qui a visité l'exposition auparavant présentée au Whitney Museum of Art, à New York (commissaire : Scott Rothkopf), trace la généalogie d'une oeuvre qui laisse souvent perplexe. Un détour par l'histoire qui met en lumière de profonds changements de paradigmes, à de nombreux niveaux et depuis une trentaine d'années, dans le monde de l'art, et qui induit une lecture plutôt pessimiste de notre présent.

L'exposition blockbuster de Jeff Koons au Centre Pompidou peut être traversée comme un écho de la culture populaire kitsch de l'Amérique qui a triomphé dans le monde entier.

Costume impeccable, discours de chef d'entreprise, oeuvres évaluées à plusieurs dizaines de millions de dollars... La star de l'art contemporain consacrée par une rétrospective au Centre Pompidou, à Paris, a presque réussi à faire oublier le Koons provocateur des débuts.