Jacques Lassalle met en scène "Requiem pour une nonne" de William Faulkner au Théâtre de l'Athénée Louis-Jouvet, du 28 septembre au 15 octobre 2005. Une brève étape parisienne pour un metteur en scène cosmopolite qui n'hésite pas à faire le tour du monde pour faire connaître le théâtre français, de Molière à Marivaux.

La Comédie-Française connaît une saison particulière, puisque le Théâtre éphémère, une belle construction en bois, galerie d'Orléans dans les jardins du Palais-Royal, va temporairement remplacer la salle Richelieu. Mais, avant la fermeture pour travaux, il est encore temps de voir la magnifique mise en scène de « L'Ecole des femmes » de Molière par Jacques Lassalle, sans attendre une reprise probable vu l'accueil réservé au spectacle. Il reste aussi une quinzaine pour visiter une exposition exceptionnelle : « La Comédie Française » s'expose au Petit Palais.

Voir Les Joyeuses Commères de Windsor de William Shakespeare, mis en scène par Andres Lima, et - peut-être revoir - Figaro divorce d'Odon von Horvath par Jacques Lassalle : ces plaisirs indissociables de la pratique du répertoire et de l'alternance constituaient de meilleures raisons de s'intéresser à la Comédie-Française en cette fin d'année 2009 que les décisions contestables du Comité, autre particularité de la Maison.

℗ Ici moins qu'ailleurs ® : de prime abord le titre déconcerte ; le poids du volume n'en fait pas le meilleur viatique pour les amateurs de théâtre en chemin vers divers festivals. Mais le nouvel ouvrage de Jacques Lassalle s'adresse à un cercle plus large de lecteurs, ceux qui restent sensibles à une écriture, à la réflexion d'un artiste sur sa pratique, à la pensée d'un homme, souvent blessé, sur sa propre vie et le partage d'une commune condition.

Deux mises en scène opposées, deux interprétations différentes, deux créations (l'une dans le public, l'autre dans le privé) du même chef-d'oeuvre de Nathalie Sarraute : double bonheur, aussi.

La passion du théâtre ne cède pas avec l'âge chez ceux qui lui ont consacré leur vie. Mais elle est souvent atteinte par des changements dans les conditions de production et, en conséquence, par la diminution de l'audience. L'un des plus beaux spectacles de la rentrée 2014 est dû, pourtant, à ce "dur désir de durer" : "Matin et soir", dans la salle Copi du théâtre de la Tempête, adaptation et mise en scène par Jacques Lassalle du roman de Jon Fosse.