Sommaire. Le cinéma modifié, retour sur "Okja". Titres recensés : "Dunkerque", Christopher Nolan ; "120 battements par minute", Robin Campillo ; "Une Femme douce", Sergei Loznitsa ; "Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc", Bruno Dumont ; "Visages Villages", Agnès Varda et JR ; "Napalm", Claude Lanzmann ; "Barbara", Mathieu Amalric ; "Le Redoutable", Michel Hazanavicius.

Après le triomphe de "The Artist" et le crash "The Search", Michel Hazanavicius s'attaque à l'intouchable figure de Jean-Luc Godard pour "Le Redoutable", biopic d'un genre nouveau, entre portrait esthète et détournement millimétré. En complément, "Le (très bon) petit soldat", interview de Louis Garrel qui incarne JLG. En complément, la critique du film "Sous les pavés".

Raccord avec son époque, le boss du pastiche à la française décide de se farcir Godard. Inutile.

Le réalisateur Michel Hazanavicius, qui égratigne brillamment le mythe Godard dans "Le Redoutable", et Serge Toubiana, président d'Unifrance, évoquent la figure de la nouvelle vague. Joute tonique.

"Le Redoutable" raconte une chute pathétique. Au fil des saisons, le couple Godard-Wiazemsky se défait. Le réalisateur tente de participer au mouvement de la jeunesse et des ouvriers. Or cette jeunesse qu'incarnait Belmondo dans ses films il y a peu n'est déjà plus celle de la rue. Le mois de mai 68 relègue Godard au monde ancien.

Dans l'excellent "Le redoutable", Michel Hazanavicius égratigne avec tendresse le génie d'"A bout de souffle".

En compétition à Cannes, la comédie de Michel Hazanavicius sur le cinéaste d'"A bout de souffle" est tirée d'un livre d'Anne Wiazemsky, qui fut son épouse et sa muse. Confidences.

Les cinéastes sont parfois confrontés au syndrome de l'arroseur arrosé : des biopics les concernant directement commencent à voir le jour. Mais plutôt de l'autre côté de l'Atlantique... Pour ce qui est du cinéma français, Jean-Luc Godard semblait incontournable. Parce que cet homme a construit, parfois à son insu, parfois en connaissance de cause, son propre mythe.