2016 constitue une année riche en matière de législation sur les médias. Face à l'accentuation du phénomène de concentration et de renforcement de groupes détenus par des hommes d'affaires possédant des titres variés dans divers médias, le législateur a élaboré un texte de loi -la loi "médias" du 14 novembre 2016 - visant à renforcer la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias et de leurs acteurs, notamment des journalistes, et a accru leur protection.

La prise de pouvoir de Vincent Bolloré à Canal+ s'est imposée comme un feuilleton à rebondissements rapides, une vraie série noire dans la catégorie "petits meurtres entre amis de l'audiovisuel". Mais l'intérêt porté à cette mainmise d'un grand patron est à double détente : d'une part, elle marque une étape, un an et demi avant les présidentielles de 2017, sur le pouvoir du patronat et de la finance dans la presse écrite et audiovisuelle ; d'autre part, elle invite à s'interroger sur l'avenir de la liberté d'expression dans l'univers des médias.

Mille numéros, c'est beaucoup et peu à la fois. L'occasion, pour nous, pour vous, de se retourner sur cette aventure journalistique, qui s'est donné pour mission de bousculer le politiquement correct et de pourfendre la pensée unique.

Partout dans le monde, la liberté des médias régresse. Pourquoi ? Il existe de nouvelles formes de censure mais aussi d'autocensure.

La Xe édition des "Rendez-vous de l'histoire" de Blois, du 18 au 21 octobre 2007, est consacrée à l'opinion. Ce sera l'occasion de relancer un débat - organisé par "Sciences humaines" - sur la puissance et les limites de la propagande en régime démocratique.

Associée aux affaires Fillon durant la campagne présidentielle de 2017, la "Revue des Deux Mondes" a fait l'objet de mise en cause dans la presse nationale. A l'origine, les conditions de rémunération de Mme Fillon comme conseillère littéraire à la "Revue", propriété de Marc Ladreit de Lacharrière, ami du couple Fillon. L'équipe de la vénérable "Revue" apporte ici un éclairage interne, sur les rouages parfois compliqués de l'indépendance de la presse et sur la ligne de conduite du journal : rester une revue dédiée aux débats littéraires, artistiques et politiques non partisans.

Reconnaître la liberté d'expression a souvent constitué l'une des premières étapes vers la démocratie.

Réunis en assemblée générale, 98% des journalistes des "Echos" ont notifié un "refus massif" du rachat de leur titre par le groupe de M. Bernard Arnault, première fortune de France et ami de M. Nicolas Sarkozy.