4ème de couv. : " Le luxe et la chance de l'écrivaillon résident dans son peu d'épaisseur, presque son absence. Comme le moussaillon ou le novice, il ne fait pas le poids, il est seulement quelqu'un qui se met à écrire. L'enfance de l'écriture. À l'abri de sa petite taille et de sa jeunesse, il explore les territoires du livre, il s'initie à la description, il entame une collection de citations, et surtout, il apprend, il imite, il regarde, il rêve ses premières histoires, il a peur de ses lignes, il craint qu'on puisse l'y reconnaître. Éternel débutant, il commence des romans qu'il n'achèvera jamais. Comme tous les créateurs, l'écrivaillon souffre de ce qu'il invente. Un temps pour l'angoisse, un temps pour l'écriture, un temps pour l'angoisse de l'écriture, peut-être la page se découpe-t-elle ainsi, du jour où l'on découvre la fureur incorrigible d'exister dans un livre. » Régine Detambel. "

Solitudes. Au début des années quatre-vingt, Morgan Sportès a passé un an dans le désert des hauts plateaux algériens. Son but : écrire un roman. C'est cette aventure qu'il narre ici, récit de la vie d'un homme seul, cherchant à s'abstraire du monde, mais que le monde s'ingénie, par mille ruses (le désir sexuel entre autres, les menues servitudes du quotidien), à ramener à la prose des choses. Situation extrême qu'aggrave le contexte d'une Algérie soumise aux délires de sa bureaucratie, où partout sévit la pénurie, où «les poules en grève refusent de pondre», où se multiplient les signes d'une prochaine tragédie... Aventure spirituelle, mystique, cocasse aussi, d'un anachorète de ce temps, cerné par l'infini du désert et faisant face à cet infini plus vertigineux encore : la page blanche.

«Ecrire des romans n'est pas de tout repos», constate François Mauriac. Cette réflexion ironique et désabusée, il la justifie tout au long d'une analyse serrée de la création romanesque. Il décrit le processus qui conduit le romancier à la mise en place de son décor, à la construction de ses personnages qui l'amène à être parfois dépassé par ses créatures. Il dévoile les coulisses de son travail et nous fait cheminer pas à pas, en sa compagnie, dans l'intimité du lent travail de sédimentation qui, d'une idée impalpable, fera un roman.

Une réflexion de l'auteur sur son oeuvre à travers le recueil de quatre conférences prononcées en 2009 à la Faculté de philosophie, arts et lettres de l'Université catholique de Louvain. L'ensemble prend la forme d'un abécédaire.

"Ce qui suit, je l'ai dit et écrit à l'usage des écrivains et des lecteurs. Pour essayer de mieux nous comprendre entre gens de métier, pour faire voire nos problèmes au public... Et c'est ainsi qu je suis entrée dans la lutte pour le livre français qui fait partie de la lutte générale pour le progrès" Elsa Triolet

Dans ces deux textes autobiographiques, Paul Auster revient sur des épisodes clefs de son existence qui ont décidé de sa vocation d'écrivain.

Madeleine Chapsal raconte à ceux qui souhaitent écrire comment on devient écrivain au cours d'une longue et laborieuse aventure individuelle. Écrire " rien que pour soi " aide à se connaître, et, s'il le faut, à surmonter des expériences douloureuses. " Chaque fois qu'on se retrouve devant la page blanche, on a un rendez-vous avec soi-même ", affirme l'auteur. Cette aventure intérieure est passionnante. Peu importe le résultat: l'important, pour chacun, c'est d'écrire.

L'ouvrage rassemble des chroniques hebdomadaires sur le roman, sur les techniques, procédés et lois de l'écriture romanesque, parues en 1991 dans l'hebdomadaire londonien "The Independent on Sunday". L'auteur est romancier et a enseigné la littérature à l'Université de Birmingham entre 1960 et 1987. La démarche de D. Lodge suscite interrogations, réserves et même railleries mais d'une façon générale la critique trouve le livre accessible, utile et efficace. Pour P. Lepape, il s'agit d'un "modèle d'introduction à la rhétorique romanesque telle que l'ont inventée les meilleurs auteurs" anglo-saxons (et Kundera).