Les secrets d'une décision historique il y a un an, la chancelière ouvrait son pays aux réfugiés. La légende veut qu'elle ait agi sous le coup de l'émotion. La véritable histoire est moins romantique.

Un style nouveau de la politique allemande est marqué d'un certain succès. Madame Merkel a su se faire une place. Mais vis-à-vis des nouveaux membres de l'Union européenne, cette politique peut-elle entraîner le train franco-allemand ?

On les disait incompatibles, ils sont en train de se rapprocher. Au nom des impératifs de la relance commune

La construction européenne s'est faite, depuis la création de la Communauté économique européenne en 1957, essentiellement grâce à la coopération franco-allemande et à la capacité de ces deux pays à surmonter leurs divergences pour faire progresser l'intégration économique et politique du continent. Mais cette ″coopération exemplaire″ semble toucher ses limites dans le contexte actuel de crise et de surendettement des Etats en Europe.

Angela Merkel entame un deuxième mandat à la tête d'une coalition de centre-droit. Mais sa nouvelle alliance avec les ultra libéraux du FDP risque de raviver les tensions avec Paris.

Qui est vraiment la chancelière ? Comment expliquer l'ascension météorique de cette femme sévère et un peu terne que les caciques de la démocratie-chrétienne allemande avaient sous-estimée... et qui les a tous éliminés ?

Les tergiversations d'Angela Merkel sur l'aide à la Grèce en sont un nouveau signe : les Allemands ne veulent plus être la vache à lait de l'Union. Et l'époque où ils faisaient passer la politique communautaire avant leurs intérêts nationaux paraît révolue.

Alors que son pays sort de la récession, la chancelière plébiscite la rigueur contre la relance réclamée par Nicolas Sarkozy.

Et si l'Allemagne décidait de jouer pleinement la carte de la solidarité européenne... Les derniers signaux envoyés par Berlin crédibilisent ce scénario, encore improbable hier.

Si la chancelière allemande joue aussi nettement la carte Sarkozy, c'est qu'elle a de bonnes raisons de se méfier de François Hollande

Pas de rencontre directe. Mais, de part et d'autre du Rhin, on apprend à se connaître. Et même, parfois, à se comprendre.