Dror Mishani, figure du polar israélien, signe "La Violence en embuscade", intrigue haletante qui nous met sur les traces d'un père étrange, en banlieue de Tel-Aviv. Qu'est-ce qu'écrire des crimes dans un pays en guerre ? Réponse avec un auteur à la libre parole.

L'engouement pour le roman policier est récent dans un pays où la littérature est traditionnellement chargée de chanter le projet national. Mais les bouleversements et les tensions sociales provoqués par l'urbanisation et l'immigration ont changé la donne. Car le roman noir est le propre des sociétés désorientées.

"La Violence en embuscade" est le deuxième roman de Dror Mishani après "Une disparition inquiétante". On retrouve le commandant de police Avi Avraham et la petite ville de Holon, dans la banlieue de Tel Aviv. Tout part ici d'une fausse bombe placée devant un jardin d'enfants. Eva Cohen, la responsable du lieu, femme plutôt acariâtre, s'est fait des ennemis. Mais la tentative d'intimidation - et ce qui la suit n'est pas ce qui intéresse Avraham.

L'écrivain veut, à travers le roman policier, si rare dans son pays, rendre visibles les habitants des grandes banlieues urbaines, ces oubliés de la littérature israélienne.