Cet été 2019, le rappeur évangéliste NF était numéro un aux Etats-Unis. Signe, avec la sortie de "Jesus King" de Kanye West, d'une conversion du hip-hop ?

En 2020, des policiers suisses aux pompiers de New York, le monde entier se filme dansant sur une chanson sud-africaine. « Jerusalema » devient l’hymne du confinement. Avec ses paroles tirées de l’Évangile, elle est l’un des emblèmes de l’envol de la musique d’inspiration chrétienne originaire d’Afrique. La célébration rythmée du Christ sort désormais des pays anglophones et touche la zone francophone, comme en Côte d’Ivoire ou au Congo.

"Stabat mater dolorosa, juxta crucem lacrimosa, dum pendebat Filius". Debout, la Mère douloureuse se tenait en larmes près de la croix où pendait son Fils : ainsi commence la plus poignante des proses chrétiennes. Elle nous transporte au pied du calvaire, au soir de la Passion. Mais les vingt strophes de trois vers n'ont pris forme que plus d'un millénaire plus tard, au XIIIe siècle, vraisemblablement sous la plume d'un religieux franciscain, Jacopone da Todi.

Le timbre des cloches chapitre les heures de la vie médiévale. Églises, fondations religieuses et édifices laïques possèdent chacune les leurs. Et se livrent, par sonneurs interposés, une lutte d’influence.