Ils sont généraux ou diplomates à Paris et à Bruxelles. Sous couvert d'anonymat, ils ont parlé librement à Vincent Jauvert des bombardements, des réfugiés, de la propagande, des bavures.

La Russie a fait un retour en force sur la scène mondiale depuis que l'Otan cherche une sortie de crise au Kosovo. Et la bavure de Belgrade lui assure le soutien très actif des Chinois.

Le spécialiste des questions stratégiques estime que la seule opération terrestre possible est celle d'une force internationale acceptée par un Milosevic obligé de se plier aux conditions qu'on lui impose.

L'Armée de Libération du Kosovo n'est pas satisfaite de ses relations avec le commandement de l'Otan, qui hésite à la considérer comme une force crédible et fiable face à l'adversaire serbe.

On a rarement vu autant d'amateurisme chez un espion. A tel point que l'on se demande si le tapage fait autour de cette trahison heureusement sans conséquences ne relève pas d'une simple cuisine franco-française.

C'est une nouvelle architecture de sécurité pour l'Europe qui s'ébauche avec la création d'un Conseil conjoint par lequel Moscou met un pied dans l'Alliance atlantique. Mais l'émergence d'une identité européenne de défense n'en sera pas facilitée.

Pour l'ancien ministre de la Défense, la réintégration de la France dans l'Otan et la suppression du service militaire risquent de tranformer les soldats français en supplétifs de l'hégémonie américaine.

Avec la disparition de l'Union soviétique, la mise en place d'un "pilier européen" de l'Alliance, capable d'agir soit avec les Américains soit de façon autonome, est devenue un impératif.

En échange de son soutien à la guerre antiterroriste de Washington et de la fin du traité ABM, la Russie voit s'entrouvrir les portes de l'organisation atlantique.