Sécurité, relance économique, situation politique, vie quotidienne... Deux ans après la fin de la crise, le point sur l'état de santé du pays.

Alassane ouattara veut régler la délicate question de la nationalité et de la propriété foncière. Mais il se heurte aux vieux réflexes nationalistes hérités des régimes précédents.

L'élection présidentielle ivoirienne est prévue pour octobre 2020. Mais, deux ans plus tôt, le monde politique est déjà en mode action.

Les attentes, les inquiétudes, les ambitions, la décision du chef d'État... le pays vit au rythme d'une élection présidentielle qui aura lieu dans un peu plus d'un an. Et pourtant, c'est comme si c'était demain.

Le président élu Alassane Ouattara tente de s'emparer des leviers financiers que contrôle encore le clan Gbagbo. Une tâche de longue haleine.

Pour écarter un rival potentiel lors de l'élection présidentielle d'octobre 2000, le président ivoirien, Henri Honan Bédié, n'a pas hésité à remettre en question l'un des piliers de la stabilité ethnique du pays.

Soutenu par la communauté internationale, protégé par les forces de l'ONU mais reclus dans un grand hôtel de la capitale, Alassane Ouattara tente d'imposer son élection en évitant l'affrontement. Tandis qu'à la présidence, Laurent Gbagbo continue d'exercer la réalité du pouvoir et joue le pourrissement. Pour combien de temps ?

Un président battu qui tient l'armée et la rue. Un président élu soutenu par la communauté internationale mais impuissant. Le bras de fer ivoirien tourne au chaos.

1 000, 2 000 morts ? On ne sait pas. Mais la grande tuerie de Duékoué a duré toute une semaine, dans la ville, les villages, la brousse. Accusées : les Forces du Nord du président Ouattara qui ont lancé leurs supplétifs à l'assaut. Jean-Paul Mari a reconstitué sur place la mécanique d'une bataille qui a tourné à l'épuration ethnique.

Côte d'Ivoire. Sourd aux appels à la raison lancés par la communauté internationale, n'écoutant que les durs de son entourage, emmenés par son épouse Simone, Laurent Gbagbo se sera accroché au pouvoir jusqu'au bout. Pour l'abattre, les troupes du président élu Alassane Ouattara ont reçu l'appui de l'ONU et de la force Licorne. Une coalition qui ne dit pas son nom ?

Relance économique, sécurité, infrastructures, investissements... Le pays, qui a tourné la page des années de crise, aspire désormais à rejoindre le club des nations émergentes.

A moins de deux ans de la présidentielle, les appétits s'éveillent. Même le PDCI, pourtant allié du parti au pouvoir, envisage de désigner son propre candidat. Un scénario que le chef de l'Etat s'emploie à éviter.