Renversé en 1999 par Moucharraf, condamné, exilé, Nawaz Sharif redevient l'homme fort du pays.

La réélection du général Musharraf, le 6 octobre dernier, et la perspective d'un éventuel partage du pouvoir avec Benazir Bhutto ne garantissent pas qu'une réponse durable puisse être apportée aux fragilités et tensions ethniques, religieuses et politiques que connaît le Pakistan.

Etat pivot sur l'axe des crises, voisin turbulent des grands émergents que sont l'Inde et la Chine, aux portes de l'Iran et de la route du pétrole, le Pakistan est aujourd'hui confronté à de nouveaux périls, qu'aggravent encore difficultés économiques et inondations catastrophiques. La coalition internationale enlisée en Afghanistan replace les services secrets militaires en position d'intermédiaires pour traiter s'il se peut avec les talibans afghans : pourtant, l'instrumentalisation des groupes radicaux montre aujourd'hui ses limites.

Rentré inopinément du canada fin décembre 2012, Tahir ul-Qadri a aussitôt engagé une virulente campagne anticorruption qui a failli emporter le gouvernement élu.

En 1999, le très conservateur Nawaz Sharif avait été chassé du pouvoir par les militaires, dans des circonstances humiliantes. Après les législatives du 11 mai 2013, il est assuré de redevenir Premier ministre.

La superstar du cricket a balayé les partis de "l'ancien monde", incarnés par les familles Sharif et Bhutto, aux élections générales du 25 juillet 2018. Après avoir promis la fin de la corruption et le développement de l'Etat-providence, le nouveau Premier ministre tente de faire oublier sa vie dissolue. Et dément ses liens supposés avec l'armée.

Depuis quarante ans, il y a toujours un Bhutto dans la vie politique pakistanaise. Ce documentaire retrace le destin d'une famille de pouvoir.