Fort d'une immunité taillée sur mesure, le chef du gouvernement italien s'apprête à lancer une véritable contre-réforme judiciaire. Pour mettre au pas ces juges qui osent lui réclamer des comptes

Qui eût pensé que Pinochet aurait un jour à répondre de ses actes devant la justice ? C'est pourtant ce qui est aujourd'hui juridiquement et politiqueement possible. Et même si ce procès devait rester virtuel, l'avancée majeure est déjà là : un ancien dictateur n'est plus à l'abri derrière ses immunités.

Tremblement de terre à la Chambre des députés : désormais il va falloir payer pour grignoter des amandes entre deux séances. L'anecdote illustre bien le décalage entre le train de vie des parlementaires et celui des Italiens.

Le vieil homme indigne ne finira peut-être pas sa vie derrière les barreaux. Mais, en le privant de son immunité, les juges de la Cour suprême permettent au Chili de tourner la page la plus sombre de son histoire.

Faudra-t-il, comme à Rome en 70 avant Jésus-Christ, frapper d'infamie plusieurs dizaines de sénateurs ? Faudra-t-il la conjuration d'un Catilina moderne, puis le surgissement d'un nouveau Cicéron, pour que cette chambre, dite "Haute", cesse d'avoir l'âme basse ? L'enquête réalisée par "L'Express" le prouve : le Sénat, malgré quelques repentances contrites, continue à cacher sous ses fauteuils confortables mille petits arrangements et autant de gros privilèges. Le temps est venu de mettre un terme à ces dérives : il faut supprimer le Sénat.