Après son récit choc, "Le Consentement", l'autrice remonte, avec "Patronyme", aux origines de son nom. Pour mieux ausculter les liens profonds entre masculinité et fascisme...

Il y a cinq ans, la parution du "Consentement" déclenchait un véritable phénomène de société. Pour Vanessa Springora, il a fallu gérer la pression, énorme, avant de se mettre à l'écriture d'un deuxième livre. À la veille de la publication de "Patronyme", très différent mais porté par la même exigence, la même quête d'une identité, rencontre avec une autrice intranquille.

Cinq ans après "Le Consentement", récit retentissant de sa relation sous emprise avec Gabriel Matzneff, l'écrivaine publie "Patronyme", une enquête sur le passé trouble de sa famille. "Le Nouvel Obs" l'a suivie en Tchéquie, berceau de cette histoire taboue.

Dans "Patronyme", Vanessa Springora enquête sur le passé de son père et de son grand-père, marqué par la Seconde Guerre mondiale, le fascisme et le soviétisme. Et interroge les choix de chacun·e face aux bouleversements de l'histoire.

Comment ne pas se laisser écraser par la mythologie familiale ? Trois autrices répondent à cette question à travers trois livres très différents qui nous ont semblé engager une conversation. Blandine Rinkel, Vanessa Springora et Leila Slimani la poursuivent ici, entre silences, non-dits et famille élective.

Nous vivons tous avec nos morts, enclos dans nos patronymes ou nos matronymes. Mais qu'en est-il lorsque le nom ment ? Lorsqu'il cache, sous une histoire familiale officielle, des vérités censées rester tues ? En 2020, alors que la parution du Consentement l'avait placée sous les projecteurs, Vanessa Springora a perdu son père, qu'elle n'avait pas vu depuis neuf ans. Parce qu'il est impossible d'entretenir une relation affective stable avec un mythomane, qui camoufle ses failles avec des mensonges. Peut-être était-il possible, au moins, de le comprendre...