Plus d'un an après le rejet de la Constitution européenne par les Français et les néerlandais, la crédibilité de l'Europe a été de nouveau mise à mal par sa passivité face à la guerre qui a ravagé le Liban.

La lettre de soutien à Bush signée par huit dirigeants européens torpille l'Union et compromet le projet d'une politique étrangère commune. Elle risque de se retourner contre ses auteurs.

Le rocher hissé péniblement redescendra-t-il la pente ? Pourtant, la personnalité européenne est plus que jamais nécessaire dans le monde.

Prévenir les actes terroristes ne peut se faire qu'à l'échelle planétaire. Après les Etats-Unis, l'Europe apparaît comme un site stratégique. Pour la CIA comme pour Al-Qaïda ou le Djihad.

Alors que Washington semble renvoyer aux calendes grecques l'adhésion de la Géorgie (et de l'Ukraine) à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), les dirigeants russes et géorgiens devraient à nouveau se rencontrer à la mi-décembre 2008. Ces discussions font partie de l'accord obtenu par le président Nicolas Sarkozy lors de la crise du mois d'août 2008. Présentée comme un succès de l'Union européenne, cette initiative en marque au contraire les limites.

Plusieurs pays de l'ex-Yougoslavie ainsi que l'Albanie sont sur les rangs pour rejoindre l'Union européenne, après l'adhésion de la Slovénie déjà réalisé en 2004. Le 14 octobre 2009, la Commission de Bruxelles a recommandé l'ouverture de négociations avec la Macédoine et précisé que celles entamées avec la Croatie pourraient être bouclées à l'été 2010. Effet d'annonce ou avancée réelle dans un processus jusque-là embourbé dans de multiples contradictions ?

Les nominations du Belge Herman Van Rompuy et de la Britannique Catherine Ashton aux fonctions respectives de président du Conseil européen et de haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, le 23 novembre 2009, confirment que les Etats membres veulent conserver le contrôle de la politique extérieure commune. En créant des postes sans clarifier les institutions, le traité de Lisbonne, laborieusement ratifié et confus, a transformé la direction de l'Union en armée mexicaine.

Après avoir fait le point le mois dernier sur les perspectives d'élargissement de l'Union européenne, Jean-François Drevet consacre sa tribune de mars 2009 à la politique européenne de voisinage (PEV), l'autre instrument dont dispose l'Union pour organiser ses relations avec les pays qui l'entourent.