L'auteur étudie le processus complexe qui a abouti à la naissance de la figure emblématique du chevalier à la triste figure. Il distingue les étapes de ce parcours, du début du XVIIe siècle à nos jours ainsi que l'élargissement des zones d'influence du personnage de don Quichotte et dégage les raisons qui éclairent la naissance d'un mythe. Public motivé. (Livres hebdo : livres du mois, 3, 2005)

Née paysanne en 1762 dans l'Ardenne belge, Théroigne est l'une des plus belles figures de la Révolution : demi-mondaine entretenue par un marquis jaloux à la veille de l'ouverture des états généraux, elle se construit, à la faveur du combat pour la liberté, une identité nouvelle, ouvre un salon à Paris et fonde une société patriotique. La presse royaliste fait d'elle alors une libertine sadienne, que l'on accuse d'espionnage. En 1792, au sommet de sa gloire, elle réclame la levée de «bataillons d'amazones» pour combattre les monarchies aux frontières. En pleine Terreur, le délire s'empare d'elle : la folie la sauvera de la guillotine. Internée jusqu'à sa mort en 1817, elle deviendra pour la médecine un grand cas de mélancolie, tandis que Baudelaire, Michelet et plus tard Sarah Bernhardt chanteront sa légende. Cette première grande biographie critique de l'une des pionnières du féminisme, fondée sur des sources inédites, fut l'un des succès des commémorations du Bicentenaire de la Révolution française.

Agrégé de lettres, Thierry Poyet est maître de conférences à l'IUFM d'Auvergne (Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II). Il est chargé de la formation initiale des professeurs stagiaires et de la formation continue auprès des professeurs de lycée. Il assure également la préparation aux concours internes de recrutement.

René Bazin aimait retranscrire la « majesté des souffrances humaines ». Il est né à Angers le 26 décembre 1853. Il fait des études de droit et devient professeur de droit criminel. Sa passion, c'est la littérature. Il va publier ses premiers romans assez tôt. Sa philosophie politique est inspirée par ses idées religieuses. Il est élu à l'Académie française en 1903, et meurt en pleine gloire littéraire en 1932. Grand connaisseur des terroirs de France

Dostoïevski, Faulkner, Genet... S'il y a un domaine dans lequel le phénomène criminel fait l'objet d'un travail de compréhension, c'est bien celui de la fiction romanesque. Lorsqu'ils écrivent sur le crime, les romanciers procèdent selon une méthode empathique: ils s'efforcent de se mettre, par l'imagination, dans la peau du meurtrier. Cette tentative pour décrire de l'intérieur la psychologie criminelle est unique. Les écrivains n'ont aucune barrière morale, ils n'entendent par lutter contre un problème de société. Leur démarche n'est nullement normative: ils essaient seulement de cerner, par des mots adéquats, cette pulsion homicide qui appartient depuis la nuit des temps à la nature humaine.

Au XIXe siècle, don Quichotte était le défenseur de l'idéal contre les laideurs prosaïques de l'époque. Au XXe, le roman comme le héros sont cités, commentés, imités, mis en scène, revendiqués ou reniés dans les lettres et les arts, en politique, en philosophie ou encore dans les domaines religieux et psychiatrique. En cinquante questions, étudie le mythe de don Quichotte depuis la Belle Epoque.

La vie du roman est un véritable roman que cette Petite histoire des personnages de roman invite à découvrir. Elle relate d'abord la naissance et le développement de ce genre littéraire majeur. Un genre considéré avec dédain à la période classique et qui est devenu progressivement le genre hégémonique dont la mort a été plusieurs fois annoncée mais qui a toujours réussi à renaître de ses cendres sous des formes nouvelles. Elle offre aussi un riche panorama de la relation du romancier avec ses personnages, à travers une vingtaine de monographies consacrées aux romanciers incontournables de la langue française (de Balzac, Zola, Céline à Gide, Yourcenar ou Modiano). La découverte de cette relation intime permettra de mieux cerner ces personnages qui hantent et enchantent notre imaginaire

D. Souhami analyse le modèle littéraire de Robinson Crusoé, à partir de la figure d'Alexander Selkirk, jeune Ecossais débarqué par des flibustiers sur une île déserte et récupéré quatre ans plus tard par un autre équipage de corsaires. L'auteure décrypte les récits de voyages de pirates et d'explorateurs, les rapports de tribunaux pour mieux comprendre le visage social de Robinson.

Une dizaine de cahiers manuscrits en mauvais état mais cependant lisibles furent découverts au début de ce siècle dans le grenier d'une maison des alentours de Ry. Ces dix cahiers à couverture brune ne portaient aucune indication précise quant à l'identité de celui qui les avait écrits ; en guise de signature on ne trouvait guère qu'une lettre majuscule, un «B» énigmatique, dont la silhouette rebondie se répétait invariablement en haut et à droite de chaque page. Pourquoi «B» ne serait-il pas l'un des acolytes silencieux du narrateur de Madame Bovary, l'un de ceux qui, à sept reprises seulement et toutes dans le premier chapitre - quand le héros principal s'appelle Charles Bovary puisque Emma Rouault n'existe pas encore -, fait entendre sa voix diluée dans le «nous» d'un sujet pluriel ? A. B.