Ernest Pignon-Ernest serait-il « mal regardé »? Campé en dessinateur académique, en artiste engagé et en pionnier du street art, l'artiste trace pourtant depuis soixante ans un sillon irréductible aux étiquettes, et qui pourrait bien consister à « habiter poétiquement le monde »...

Les monuments de papier réalisés par Ernest Pignon-Ernest font émerger les mémoires refoulées des sociétés modernes dans l’espace public, avec une grande attention aux lieux et suivant le canon artistique de la révolte.

Depuis cinquante ans, ses oeuvres tapissent les murs des villes du monde entier. Inspirateur de JR ou Banksy, le pionnier français du street art Ernest Pignon-Ernest est à l’honneur au Palais des papes, à Avignon, où près de quatre cents de ses fusains, collages et photos sont exposés dans le cadre de la rétrospective "Ecce Homo".

Avant Banksy, il a pratiqué l'art in situ, faisant parler les murs avec ses collages. A Avignon, une exposition lui rend hommage. Rencontre.

Depuis les années 1960, Ernest Pignon-Ernest « stigmatise » des lieux au moyen d'images saisissantes, collées la nuit et qui durent le temps d'une affiche. A l'occasion de sa rétrospective au palais des Papes d'Avignon, nous sommes allés le voir dans son atelier, où s'élaborent ses images.

C'est un monument de l'art contemporain que nous accueillons dans nos pages, après Pat Andrea et Gérard Garouste. Quelques jours avant de partir pour la Biennale de Venise où il occupe un pavillon, Ernest Pignon-Ernest nous a reçus dans son atelier parisien situé dans ce lieu mythique qu'est La Ruche.