Le chlordécone, pesticide développé dans les années 1970 et utilisé dans la culture des bananes aux Antilles, a été interdit en 1993. Mais la molécule, très persistante et cancérigène, contamine encore un tiers des surfaces agricoles de la Martinique et de la Guadeloupe. Les condamnant à jamais? Pas forcément, à en croire la chimiste Sarra Gaspard.

En 2008, Issouf Dabré avait quitté le Burkina Faso pour tenter de faire fortune en Europe. Il a finalement rebroussé chemin et produit désormais, avec succès, des tonnes de bananes à Bagré, dans le sud-est du pays.

De plus en plus de bananeraies dans le monde sont touchées par un champignon qui réduit les récoltes à néant.

La chlordécone, un insecticide toxique utilisé pendant plus de vingt ans dans les bananeraies des Antilles françaises, était considérée comme indestructible. On vient de découvrir qu’une dégradation naturelle est en fait à l’oeuvre. Reste à étudier les produits de transformation mis en évidence.

Menacée d'extinction par la redoutable maladie de Panama, la banane que l'on trouve sur nos tables pourrait bientôt disparaître. Pourquoi n'a-t-on pas encore trouvé de traitement efficace ? Est-ce que des solutions existent ?

Depuis ses premières cultures en Papouasie-Nouvelle-Guinée il y a sept ou dix mille ans, la banane a conquis la planète, elle est le fruit frais le plus exporté au monde. Mais nous n'en consommons qu'une variété, la Cavendish, produite en monoculture intensive. Un clone qui occulte sa diversité originelle et menace son existence.

La contamination des Antilles au chlordécone n’est-elle qu’un scandale sanitaire et environnemental ? Dans son livre "S’aimer la Terre. Défaire l’habiter colonial", le politiste et philosophe démontre comment la pollution révèle une manière raciste et patriarcale d’habiter la Terre, instaurée par les colonisations et l’esclavagisme de la modernité capitaliste. Et ouvre un horizon politique à contre-courant de la pensée écologique dominante.

Confronté à une concurrence déloyale et à la tyrannie des normes européennes, le fruit le plus consommé au monde voit sa production chuter.