En Afrique comme ailleurs, la politique est un puissant aphrodisiaque. Coup de projecteur sur la face cachée de nos chefs.

Jamais la gauche n'a eu autant de pouvoirs depuis le début de la Ve République : Elysée, Assemblée, Sénat, collectivité territoriales. Et, pourtant, une question continue de tarauder les esprits, fil à la patte de François Hollande depuis des mois : celle de son propre pouvoir. Ses Conseillers arguent que les temps gaullistes d'un deus ex machina sont révolus, que l'autorité présidentielle au XXIe siècle est davantage ″horizontale que verticale″, faite d'entraînements plus que d'injonctions. Pourtant, le doute subsiste.

Liberté économique totale entraînant l'ultralibéralisme, liberté d'expression permettant de dire du mal des étrangers : dans les mains du pouvoir, la liberté peut se transformer en une source d'oppression, explique le philosophe Tzvetan Todorov.

De l'Etat providence à l'Etat paternaliste

Depuis 1927, le magazine américain "Time" met en avant un "homme de l'année". Beaucoup plus rarement une femme.

La démocratie, assure le philosophe de Königsberg, est, "au sens propre du terme", un despotisme, car seul le peuple décide et exécute. Aussi doit-on lui préférer - ou lui ajouter - la République, qui est un système représentatif.

La force a mauvaise réputation. Nos ancêtres l'ont certes louée sur tous les tons. Mais nos moeurs pacifiées, hantées par les tragédies du siècle dernier, nous font préférer l'éloge de la faiblesse, de la fragilité de l'être, de la vulnérabilité partagée. Reste que cette dévaluation de la force traditionnelle pose problème. Comment, en effet, résister aux menaces bien réelles ? Où trouver la fermeté de caractère pour affronter les grandes épreuves de l'existence ? Comment la démocratie peut-elle faire face à la menace terroriste sans pour autant basculer dans une dérive autoritaire ?