L'ancien chouchou du président ne fait pas qu'entretenir sa différence. Il cultive ses réseaux et a déjà trouvé son mécène. Il attend le "moment opportun" pour se lancer dans la course à la présidentielle de 2017. Pourquoi pas à la faveur du remaniement ?

85% des sympathisants de gauche souhaitent voter pour désigner leur candidat pour la présidentielle de 2017. Un geste de défiance vis-à-vis de Hollande, distancé et en perte d'autorité.

En 2016, Arnaud Montebourg sera le seul invité de la traditionnelle Fête de la rose à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire). L'occasion pour l'ancien ministre de François Hollande d'afficher son ambition présidentielle.

En vue de la primaire et de 2017, certains le donnaient pour mort et enterré. Mais, avec le succès de son livre, Nicolas Sarkozy estime qu'il tient la première étape de sa revanche.

Comme sa candidature à la primaire ne décolle pas, l'ancien Premier ministre fait entendre sa petite musique antisarkoziste chez les députés. Et tente de bouger le rapport de forces...

Nul ne sait aujourd'hui si les "affaires" qui cernent Nicolas Sarkozy auront une influence sur le résultat de la primaire de la droite et du centre. Pour l'heure, ses principaux rivaux - même désormais François Fillon - se gardent bien d'user de l'argument judiciaire pour discréditer un ancien président maître dans l'art de prendre la posture victimaire.

Pendant longtemps, la version officielle n'a pas bougé d'un iota : tout à sa loyauté et à sa lourde tâche, Manuel Valls n'envisageait rien d'autre - "promis, juré !" - que de soutenir une nouvelle candidature de François Hollande, et réservait ses ambitions personnelles pour 2022. Mais, ces dernières semaines, l'équation a changé. Et le Premier ministre se prépare...

Lesté par sa réputation de terne "loser", moqué par ses pairs, snobé par la bulle médiatique, "Mr Nobody" est devenu quelqu'un en surfant sur le réveil d'une vieille droite bourgeoise traditionnelle.

A 100%, les instituts de sondage se sont trompés. Aucun n'avait annoncé une victoire si écrasante de François Fillon au premier tour de la primaire de la droite. C'est une demi-surprise. Pour cette équation, les inconnues étaient trop nombreuses et les sondés, trop volatiles.

Observateurs et journalistes n'ont pas senti l'opinion évoluer. Réseaux sociaux, peur du déclassement et défiance envers les institutions déjouent désormais les schémas établis.