Le grand chamboule-tout de dimanche annonce un second tour à l'issue plus incertaine que certains ne le prédisent. Et les deux semaines de campagne promettent un affrontement d'une grande brutalité. Sommaire. Le big bang Macron. Marine Le Pen se rêve en leader de l'opposition. Droite, année zéro. Mélenchon, le premier de la gauche. Pour se sauver, le PS veut tourner la page Hamon.

Une fois qu'on a dit qu'il fallait tout faire pour empêcher la représentante de l'extrême droite d'accéder à l'Elysée - rappel toujours nécessaire en ces temps incertains -, reste la mère de toutes les questions : qui a fait Marine Le Pen reine électorale en la plaçant au centre du jeu politique et que faire pour qu'elle en sorte ? Faute de réponse, l'héritière de la famille risque de poursuivre sa marche vers l'issue tant redoutée.

Les résultats du premier tour ont mis en évidence les clivages de l'Hexagone : urbains face aux ruraux, diplômés face aux déclassés, optimistes face aux pessimistes. Le leader d'En marche, s'il veut être élu et à même de diriger le pays, devra transcender ces divisions. Sommaire. Monsieur Macron, à vous de réconcilier les deux France. Un vote de classe. Macron, en quête d'unité nationale. A droite, les divisions se ramassent à la pelle. PS, c'est la lutte finale. Les fractures françaises. 1990-2017, huit regards sur une France blessée. Amiens, la ville de Macron et des délocalisations.

Le Front national au second tour de la présidentielle 2017 : depuis plusieurs mois, tous les sondages le prédisaient. Le 21 avril 2002, en revanche, la surprise fut totale. Personne - ou presque - n'avait anticipé la qualification de Jean-Marie Le Pen au côté du président sortant. Pour "M", le clan Chirac raconte la stupeur et la gravité dans les rangs du RPR, et la douloureuse campagne qui s'en est suivie. Entre front républicain et reconfiguration de la droite.

Les signaux forts pour enclencher la confiance, gage d'une majorité présidentielle.

Depuis l'épisode du Fouquet's que le président Sarkozy traîna comme un boulet bling-bling tout au long de son quinquennat, l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron était en quête de la performance zéro défaut le 7 mai 2017.

Cerné par les affaires, lâché par ses pairs, il aura tenu jusqu'au bout. Jusqu'à ce que les ténors de la droite se résignent et jouent l'air de la famille réunie. Soixante-douze heures de tractations et de coups bas pendant lesquelles François Fillon a maintenu sa candidature aux dépens de sa famille politique. Récit d'un entêtement mortifère.

De la bonne recette élective pour fabriquer une majorité légitime tout en respectant l'expression des préférences.

L'élu de la Nation, tant décrié pour son inexistence politique, doit et peut retrouver une capacité d'influence.

Les élections présidentielles ont fait revenir à l'avant-plan la composante religieuse. Certains mouvements ont tenté de prescrire comment devraient voter les catholiques. Mais le second tour aura manifesté davantage de pluralisme. Cela devrait ouvrir un espace de débat.

En cette année 2017 très politique, "M" revient sur les moments-clés de la présidentielle. Cette semaine, les tractations décisives de la campagne de François Fillon entre le 28 février, jour où il a compris qu'il serait mis en examen, et son rassemblement de soutien du 5 mars, place du Trocadéro. Un événement qui, d'après les barons de la droite, Sarkozy en tête, aurait dû être son chant du cygne. Lâché par tous, ou presque, l'imprévisible Fillon n'en a pourtant fait qu'à sa tête.

En cette année très politique, "M" revient sur les moments-clés de la présidentielle. Cette semaine, la nuit épique du dimanche 5 mars. Invité du "20 heures" de France 2, François Fillon vient de confirmer sa candidature malgré sa mise en examen. Benoist Apparu et Gilles Boyer, deux fidèles d'Alain Juppé, ont alors l'idée folle de convaincre leur mentor de se poser en recours. Petit hic, il a convoqué la presse pour refuser ce rôle, le lendemain à 10 heures... Seul moyen d'arriver à temps : prendre le volant et foncer jusqu'à Bordeaux.