Nombre de femmes n'ont plus les moyens de s'acheter des produits d'hygiène corporelle, sans parler des cosmétiques et du maquillage. Au point d'affecter l'estime de soi.

Le marché français de l'hygiène féminine et de l'incontinence s'est à nouveau contracté sur la période mars 2020 - février 2021, dans les circuits des grandes surfaces, selon Nielsen. Les produits d'hygiène féminine ont reculé de 2% en valeur à 385,88 millions d'euros, tandis que les produits d'incontinence sont restés stables à 302,37 M EUR. Pour autant, dans ce contexte morose, la demande de produits bio et naturels se fait de plus en plus forte. Les nouveaux entrants comme les géants du secteur creusent ce sillon. Détails. Données choffrées.

Début mars 2019, les député·es de La France insoumise ont déposé une proposition de loi pour la gratuité des protections périodiques. Au même moment, le Huffington Post publiait un sondage sur la façon dont les Français·es percoivent les règles et leur impact sur le travail des femmes. Où l'on découvre que 73% des 18-24 ans (mais seulement 36% des plus de 55 ans) sont favorables à la création d'un «congé menstruel» qui permettrait aux femmes souffrant de règles douloureuses de ne pas se rendre au travail.

Le marché français des produits d'hygiène féminine retrouve de l'allant, avec un CA en hausse de +2,1% (402,53 millions d'euros) et un volume en progression de +1% (192,36 millions d'unités) en cumul annuel mobile - CAM au 27 janvier 2019, tous circuits confondus en grandes et moyennes surfaces - GMS (source : Iri). Le plus gros segment reste celui des serviettes, en croissance de +4,6% en valeur. Les offres positionnées sur la naturalité sont plébiscitées, en raison des suspicions des derniers mois sur la composition des produits.

En janvier 2020, une adolescente belge est décédée après avoir utilisé un tampon ; en avril 2019, en France, une femme a dû être amputée... Chaque année, les protections périodiques internes sont mises en cause dans le syndrome du choc toxique. Et en 2015, une pétition a réuni près de 300 000 signatures pour demander plus de transparence dans la composition des tampons, cups et serviettes, soupçonnant la présence de résidus toxiques. Depuis 2018, l'Anses mène ses propres analyses.

Alors que le marché de l'incontinence continue de performer, celui de l'hygiène féminine souffre, notamment le jeune marché prometteur des culottes de règles, qui a décroché en 2023 en valeur comme en volume. Détails. Données chiffrées.

Que ce soit sur le marché de l’hygiène féminine, qui retrouve des couleurs, ou celui de l’incontinence, en forte progression, les produits réutilisables continuent à tracer leur chemin et de porter la dynamique du secteur. Données chiffrées. Graphiques.